Renforcements involontaires

Les renforcements involontaires sont souvent à l'origine de dysfonctionnements importants à l'origine de :

• troubles de la communication entre le propriétaire et son animal,
• désorganisation de la séquence comportementale (instrumentalisation).

Exemple d'explication globale

Un chien est phobique social. L'animal ne veut pas être approché, touché ou même regardé par un étranger. Il grogne et montre alors des signes d'agression par irritation.

1. Ce chien se rapproche de son maître pour faire face au danger (posture de coalition auto-renforçante - jeu des épaules -).

• Celui-ci essaie de " rassurer " son animal.

« Bon chien ! N'aie pas peur ! Il ne va pas te faire mal ! » avec force caresses.

• Toutes ses attentions sont bien des renforcements positifs de la réponse comportementale (apport d'un stimulus appétitif).

La réponse agressive du chien ne peut qu'augmenter en intensité et en fréquence.

Un exemple similaire est celui du chien qui a peur. Le maître, en le rassurant comme décrit précédemment, le renforce dans sa peur.

2. Ce chien finit par mordre !

• Au début, les agressions s'arrêtent aux grognements, c'est-à-dire aux menaces (phase appétitive de la séquence comportementale).
• Puis, un jour, il mord la personne qui essaie quand même de le caresser (phase consommatoire dela séquence comportementale) !
• La personne mordue a peur et se retire : c'est un renforcement négatif (retrait du stimulus aversif anxiogène).

L'apprentissage par renforcement négatif est plus rapidement installé et plus résistant à l'extinction qu'un apprentissage par renforcement positif.

3. Le chien comprend qu'en mordant systématiquement, il fait l'économie d'une émotion négative. Il modifie progressivement la séquence comportementale d'agression : on parle d'instrumentalisation du comportement.

Le chien mord directement sans grogner !

Autres exemples

1. Un chien aboie quand son maître mange.

• Après une dizaine d'aboiements, le maître donne un peu de nourriture parce qu'il est agacé par le bruit. Il a utilisé un programme de renforcement à proportion variable (VR : variable ratio ou PV : proportion variable).
• Après quelques repas au cours desquels le chien a été renforcé environ tous les 10 aboiements (VR10), le maître, plus ou moins conscient que cette pratique n'est pas la bonne, ne se laisse plus attendrir. Il ignore les aboiements et ne les renforce pas.
• Mais, comme les vocalisations sont très désagréables, il finit par céder.
  • D'une part, comme il a supporté plus d'aboiements, il a allongé la VR.
  • D'autre part, la réponse est devenue plus résistante à l'extinction.
  • Enfin, son débit est très élevé : le chien aboie un très grand nombre de fois (100, 200...).

Si on ne renforce plus, il aboiera encore très longtemps avant que cela ne cesse : de plus, il aboie très vite.

C'est de la même manière que les chiens apprennent à aboyer ou à gratter la porte un grand nombre de fois pour rentrer à l'intérieur de la maison.

Supprimer par extinction ces réponses ainsi apprises demande qu'elles soient effectuées au moins un millier de fois sans être renforcées.

2. Lorsqu'un chien aboie en présence du facteur, il est difficile de supprimer ce comportement par extinction.

• En effet, le facteur finit toujours par partir et son départ constitue le renforcement (retrait du stimulus aversif lors d'une agression territoriale).

Le chien pense que ce sont ses aboiements qui font fuir le facteur alors que ce n'est évidemment pas le cas. « Le chien aboie ! La caravane passe ! »

• De plus, ce type de conditionnement est souvent sous programme de renforcement intermittent à intervalle variable et donc très difficile à éteindre.

ApprentissageDifférentes formes d'apprentissageConditionnement classique
Conditionnement opérantLois du CORenforcementsRenforcements positifs
Renforcements négatifsRenforcements involontairesPunitionsDangers
HabituationSensibilisationImprégnationApprentissage par imitation
Apprentissage par observationApprentissage latentApprentissage par intuition
Apprentissages complexes