Dans les comportements sociaux, la phase de détection est la première composante de la phase appétitive qui consiste pour l'individu à identifier la présence et l'emplacement d'une cible sociale distante via des signaux sensoriels émis par la cible.
1. La phase appétitive des comportements sociaux peut être considérée comme une phase d'identification qui amène l'animal à proximité immédiate de la cible pour déterminer son identité afin que les actions appropriées puissent être prises. Elle peut être subdivisée en trois phases :
Les quatre composantes des phases appétitive et consommatoire des comportements
sociaux innés chez la souris
(Figure : vetopsy.fr d'après Wey et coll)
2. La phase appétitive est suivie d'une phase consommatoire stéréotypée qui consiste en une série de modèles moteurs fixes qui dépend du comportement social.
La phase de détection consiste pour l'individu à identifier la présence et l'emplacement d'une cible sociale distante via des signaux sensoriels émis par la cible.
1. Chez de nombreux animaux, les signaux sont principalement de nature olfactive, qui ont l'avantage d'être durables dans l'environnement ( communication olfactive ou phéromonale).
Reniflement (sniffing) de la souris
(Figure : vetopsy.fr d'après Mori et coll)
a. Chez les rongeurs, espèces les plus étudiées, la détection de signaux olfactifs, provoque :
une diminution de sa vitesse,
une protraction et une rétraction des vibrisses, i.e. whisking, et du bout du museau,
un hochement de la tête, de de haut en bas, le tout en phase avec le cycle respiratoire, tout en changeant lentement son orientation.
c. Au cours de ce processus, la fréquence respiratoire augmente d’un niveau basal de 1 à 3 Hz à 4 à 12 Hz.
d. Ces actions bien coordonnées permettent au rongeur d’échantillonner au maximum l’odeur et de déterminer la direction de sa source avant de s’en approcher ou, dans certains cas, de s’en éloigner.
Tous les circuits des voies sensorielles et leurs aires cérébrales sont étudiées dans des chapitres spéciaux.
Circuits neuronaux de la phase de détection
1. Chez de nombreux mammifères, y compris les rongeurs, l'olfaction est la modalité de communication sensorielle la plus cruciale, qu'elle soit olfactive pure ou phéromonale, bien qu'ils utilisent également des signaux auditifs et visuels pour faciliter la localisation de la cible sociale
a. Les substances volatiles (odeurs) et les phéromones suivent plusieurs voies décrites longuement dans l'olfaction pure et phéromonale.
Voies de projection simplifiées de l'épithélium olfactif principal (MOE)
et de l’organe voméronasal (VNO)
(Figure : vetopsy.fr d'après Spehr et coll)
3. Parallèlement à ces micromouvements du nez et de la tête, les animaux s'orientent progressivement vers la source de l'odeur en fonction de la petite différence entre les entrées d'odeur dans la narine gauche et dans la narine droite.