Développement comportemental : facteurs épigénétiques ou environnementaux prénataux (toucher, gustation)

Les déterminants externes ou facteurs environnementaux ou épigénétiques - environnement, expériences -, impliqués dans l'ontogenèse d'un comportement, peuvent survenir :

• pendant la période prénatale,
• pendant la période postnatale.

Les autres déterminants sont les déterminants internes ou facteurs génétiques.

L'idée selon laquelle les événements survenant durant la période utérine peuvent influencer le comportement à l'âge adulte est relativement récente.

Depuis, de nombreux travaux ont démontré que :

• L'environnement utérin peut influencer le comportement ultérieur des petits (position relative des foetus dans l'utérus).
• Les embryons sont capables de réagir à un grand nombre de stimulations tactiles et de stimulations gustatives par l'induction de préférences alimentaires.
• Certaines situations vécues par les femelles gestantes peuvent avoir une influence durable voire permanente sur le comportement de sa progéniture, en particulier au niveau de ses caractéristiques émotionnelles et réactionnelles (stress prénatal maternel et ses conséquences).

Gestation et développement foetal chez le chien et le chat

La gestation dure :

• 63 jours - +/-1 j - (gestation de la chienne) ;
• 65 jours environ (gestation de la chatte).

Vous pouvez vous faire une idée plus précise du développement embryonnaire et du développement foetal du :

• chien (période prénatale du chien) ;
• chat (période prénatale du chat).

Position relative des foetus dans l'utérus

L'influence du milieu dans lequel baigne les foetus durant la gestation a été clairement établie dans les années 80, par les études réalisées par Frederick vom Saal et ses collaborateurs chez la souris ( articles sur le sujet - en milieu de page -).

Ces études ont démontré une relation entre le sexe des embryons adjacents à l'intérieur des cornes utérines et le comportement ultérieur des petits ( infos).

Par exemple, les femelles positionnées entre deux mâles (femelles 2M) dans les cornes utérines présentent par la suite, par comparaison avec des femelles 1M ou 0M (entourées par un ou par zéro mâle) :

• un système génital légèrement masculinisé,
• des cycles oestraux plus longs et plus irréguliers,
• une vie reproductrice plus courte,
• un caractère moins attractif pour les mâles,
• une moindre réceptivité aux tentatives de monte,
• une agressivité accrue envers les autres femelles et lors de la protection de leur progéniture.

Les dosages réalisés à l'intérieur des cornes utérines ont révélé que ces caractéristiques étaient dues à des phénomènes de microdiffusion des hormones testiculaires (testostérone) au travers des enveloppes foetales voisines, d'où l'influence masculinisante exercée sur les foetus voisins.

Bien que les femelles 2M semblent, de prime abord, désavantagées par rapport aux femelles 1M ou 0M en terme de succès de reproduction, cette idée doit certainement être nuancée.

• En effet, dans les situations de compétition ou de surpopulation, l'agressivité accrue des femelles 2M pourrait favoriser leur survie ainsi que celle de leurs petits.
• Ces femelles pourraient donc se trouver soit désavantagées, soit avantagées en fonction des conditions environnementales.

Chez les bovins, le free-martinisme (intersexualité chez la vache) est connu depuis longtemps.

Lorsqu'un vache donne naissance à des jumeaux de sexes différents, la femelle présente souvent des altérations du système génital associées à une stérilité mais aussi des altérations comportementales. L'intensité de ces altérations est proportionnelle au nombre d'anastomoses vasculaires entre les deux foetus, ce qui suggère là encore l'existence de phénomènes de diffusion d'hormones mâles (étude histologique).

Stimulations tactiles des foetus

Chez le chien et chez le chat, on a pu vérifier, sous contrôles échographiques, que les foetus de 45 jours, grâce à leurs compétences tactiles (stimulations tactiles des foetus lors de la gestation), réagissent aux manipulations de l'abdomen maternel par des mouvements de retraits.

Lorsque les manipulations sont douces et fréquentes, on observe une diminution de l'agitation des foetus par un mécanisme d'habituation.

Les foetus répondent aussi bien :

• aux stimulations positives du ventre de la chienne, comme les caresses par exemple (caresses du ventre de la femelle gestante),
• qu'aux contractions utérines ou aux mouvements intestinaux générés par le stress (stimulations tactiles des foetus lors du stress maternel).

Influence du régime de la mère sur les choix alimentaires des jeunes

Les préférences alimentaires des animaux dépendent, non seulement des aliments en eux-mêmes, mais des apprentissages gustatifs initiés pendant la gestation et pendant la période de socialisation.

La mère a un rôle primordial dans les préférences alimentaires du jeune.

Chez certaines espèces (rat, lapin, mouton et homme), les chémorécepteurs nasaux foetaux sont déjà fonctionnels, ce qui a un avantage important dans la continuité olfactive entre les milieux utérins et le milieu extérieur, favorisant, par la même les échanges nouveau-nés/mère lors de l'allaitement par exemple.

Stress prénatal et conséquences

Développement comportementalFacteurs génétiquesFacteurs épigénétiques
Périodes de développement comportemental du chien et du chat
Période prénatalePériode néonatalePériode de transition
Période de socialisation Période juvénile
Développement comportemental du chienDéveloppement comportemental du chat
Troubles du développement comportementalPrévention des troubles