Communication olfactive chez le chat

Citation

« L'odorat, le mystérieux aide-mémoire, venait de faire revivre en lui tout un monde. »

Victor Hugo

Sommaire

L'odorat du chat est particulièrement performant.

Il possède une surface très étendue de muqueuse olfactive pourvue de nombreux récepteurs.

L'olfaction (au sens large) joue un rôle essentiel dans de nombreux domaines et particulièrement dans :

  • la communication,
  • le comportement sexuel,
  • le comportement alimentaire (reconnaissance d’aliments principalement, mais également recherches de proie),
  • le comportement de toilette.

Olfaction du chatL'olfaction au sens large (odeurs et phéromones) tient une grande place dans la communication chez le chat.

La communication olfactive, comme tout autre communication chimique ( infos), est une communication à double rôle :

  • communication à distance (plusieurs kilomètres) ;

Les phéromones sont des substances volatiles, à action brève et étendue, à libération dans le milieu permettant au récepteur de s'orienter et, de se diriger ou de fuir la source de l'odeur.

  • communication de proximité.

Ce sont des substances solides ou liquides, à action longue et limitée (corps de l'individu ou marques), qui sont libérées sur le corps ou déposées à l'emplacement marqué, permettant au récepteur d'explorer un congénère ou les marques laissées dans le milieu.

Une des autres conséquences de cette communication est que, contrairement à la communication visuelle ou auditive, elle peut agir :

  • soit directement,
  • soit en différé : l'individu n'est pas présent .

Par exemple, le marquage est une communication qui dissocie l'émission des signaux de la communication aussi bien dans le temps que dans l'espace.

La communication olfactive, comme tout autre communication, transmet certes des informations, mais également des motivations, des émotions.

Certains signaux sont involontaires : le chien, lors d'un stress, vide le contenu de ses glandes anales, halète ou tremble.

Spot urinaireLe message, qu'il soit volontaire ou non, peut être répété sous différentes formes en mettant en jeu plusieurs canaux sensoriels.

Le chat qui effectue un marquage urinaire par exemple, laisse un message olfactif (les phéromones contenues dans l'urine), mais également un message visuel par la tache (spot urinaire).

La sécrétion des phéromones est :

  • active dans :
  • passive dans :
    • les traces laissées par les glandes podales lors de la marche ( infos),
    • l'imprégnation olfactive lors de contacts prolongés (odeur globale de l'individu), comme dans le lieu de couchage par exemple ( infos).
Patte et trace de chat

Toutes les odeurs et les phéromones sont émises dans des situations variées et communiquent sur :

  • la reconnaissance de l'individu (appartenance à une famille, à un groupe),
  • son stade physiologique (âge, sexe, maturité et réceptivité sexuelle),
  • son état émotionnel,
  • sa localisation spatiale.

Nez à nezElles participent à la :

Les marques territoriales au sens strict signalent la présence du chat occupant des lieux à d’autres chats considérés comme des intrus. Elles sont constituées par des marques sensorielles (phéromones, mais également marques visuelles). Ce sont :

  • communication intraspécifique (avec des congénères de la même espèce) utilisée pour la reconnaissance de l'autre et sont constituées par :
    • les odeurs et les phéromones d'attachement - comportement parental - ( infos),
    • les phéromones sexuelles ( infos).
    • les phéromones d'identification ou de familiarisation - reconnaissance de l'individu - qui comprend :
      • le marquage facial sur les objets ( infos),
      • l'allomarquage sur les êtres vivants ( infos)

Contrairement aux marques territoriales sensu stricto qui signalent la présence du résident à d'autres chats, les marques de familiarisation sont destinées également à l'individu qui les émet.

  • communication interspécifique - avec des individus d'une autre espèce - ( infos). On utilisera le terme de communication olfactive homme/chat car l'homme n'est pas sensible aux phéromones félines.


Cette dichotomie est purement artificielle et nous permet uniquement une classification plus pratique.

La sécrétion des glandes anales peut être émise de façon passive lors de la défécation et de façon active lors d'un stress par exemple.

OlfactionCommunication olfactiveCommunication olfactive chez le chat
Rôle dans l'attachementRôle dans l'identification passiveRôle dans les marquages
Rôle dans l'identification sexuelleCommunication olfactive chat/homme
Communication olfactive chez le chien

Bibliographie
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Pageat P. - La communication chimique dans l'univers des carnivores domestiques - PV, vol 28, n°181, 1997
  • Leroy Y. - L'univers odorant de l'animal - Boubée, 375 p., 1987
  • Brossut R. - Phéromones : la communication chimique chez les animaux - CNRS Editions, Paris, 143 p., 1996
  • Wyatt T.D. - Pheromones and animal behaviour : communication by smell and taste - Cambridge University Press, 391 p., 2003
  • Université d'Oxford - Dictionnaire du comportement animal - Robert Laffont, Paris, 1013 p., 1990
  • Immelmann K. - Dictionnaire de l'éthologie - Pierre Mardaga Editeur, Liège, 296 p., 1990
  • Pageat P. - Pathologie du comportement du chien - Editions du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort, 384 p., 1998
  • Gaultier E. - Communication canine - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Dehasse J. - Tout sur la psychologie du chat - Odile Jacob, Paris, 604 p., 2005
  • Wright M., Walters S. - Le livre du chat - Septimus éditions, 256 p., 1980