Citation
« Arrêtez le mal avant qu'il n'existe
; calmez le désordre avant qu'il n'éclate. »
Lao-Tseu
Documentation web
L'idée selon laquelle les événements survenant durant la période prénatale peuvent influencer le comportement à l'âge adulte est relativement récente.
Certaines situations vécues par les femelles gestantes
peuvent avoir une influence durable voire permanente sur le comportement
de sa progéniture, en particulier au niveau de ses caractéristiques
émotionnelles et réactionnelles.
En outre, l'environnement utérin peut influencer le comportement ultérieur des petits (position relative des foetus dans l'utérus). De plus, les embryons sont capables de réagir à un grand nombre de stimulations tactiles et de stimulations gustatives par l'induction de préférences alimentaires.
Les conséquences d'un stress prénatal sur le comportement ultérieur ont surtout été étudiées chez l'homme (projet Verglas : effets du stress maternel prénatal sur le développement cognitif des enfants), les primates, et les rongeurs de laboratoire (effet sur la puberté, la fertilité et l'agression).
1. Chez l'homme, la plupart des données proviennent d'études rétrospectives réalisées sur des enfants dont les mères ont été exposées à des événements stressants au cours de leur grossesse, comme des perturbations familiales (départ du conjoint, divorce, licenciement, décès d'un proche...), des situations de guerre, des catastrophes naturelles...
Les femmes accouchent prématurément ou ont à terme des enfants de faible poids. Les enfants présentent un développement moteur plus tardif et la probabilité qu'ils développent des désordres psychologiques et/ou psychiatriques est plus élevée comparativement à des individus dont les mères n'ont pas été exposées à ce type de situation.
Ces enfants, au tempérament difficile, peuvent être victimes de parents plus insensibles à leur détresse et présenter des attachements insecure-anxieux ou même désorganisés.
2. Chez les rongeurs (rats, souris), des stress répétés notamment lors du dernier tiers de gestation (stress social, immobilisation totale dans un cylindre, suspension, entassement, exposition continue à une lumière ou à des bruits intenses, à des courants électriques, immersion dans l'eau froide...) ont d'importantes répercussions sur le comportement ultérieur des petits. On note :
Chez les mâles soumis à un stress prénatal, la démasculinisation comportementale a pu être mise en relation avec un avancement de la cascade d'événements déclenchée par l'activation du gène Sry.
Le pic néonatal de testostérone
surviendrait trop précocement : les circuits
et les structures nerveuses cibles ne sont pas dans l'état de maturité
propice au décodage du " message ".
Les perturbations du développement des embryons sont directement
dépendantes des réactions physiologiques de la mère
(stress prénatal en élevage) et (stress, comportement, rythmes biologiques) et ce de deux manières :
Les glucocorticoïdes, qui sont des hormones liposolubles, diffusent librement au travers des enveloppes foetales et de la barrière hémato-encéphalique des foetus.
1. Les glucocorticoïdes possèdent des récepteurs sur de nombreuses structures centrales, en particulier sur :
2. Les glucocorticoïdes sont également impliqués dans le développement et la maturation du cerveau durant la vie foetale.
Leur présence en concentrations excessives ou insuffisantes à
certains stades du développement peut avoir des effets irrémédiables
sur l'organisation de plusieurs structures cérébrales et donc
sur leur fonctionnement ultérieur.
Si on inhibe la sécrétion de glucocorticoïdes par la mère (en la surrénalectomisant par exemple), les altérations comportementales observées chez sa progéniture sont diminuées, voire supprimées pour certaines.
Les catécholamines libérées par la mère provoqueraient pour leur part une vasoconstriction des vaisseaux du cordon ombilical, d'où une réduction de l'approvisionnement du foetus en nutriments et en oxygène.
Or, l'hypoxie et l'hypoglycémie peuvent perturber de façon
importante, voire irrémédiable, le développement et
la maturation du cerveau.
D'autres hormones et neurotransmetteurs ont été impliqués.
Par exemple, la sécrétion excessive opioïdes (comme les Q-endorphines) en réponse au stress contribuerait aux effets démasculinisants
L'administration d'un antagoniste des récepteurs aux opioïdes, tels la naloxone, prévient les effets du stress prénatal sur la démasculinisation.
Les foetus de rats perçoivent également les émotions maternelles par stimulations tactiles dues aux contractions utérines ou aux mouvements intestinaux générés par le stress.
Ces travaux n'ont pas d'équivalent chez les animaux domestiques.
Les stimulations ou des situations aversives
vécues par la femelle au cours de la gestation (maltraitances, privations...)
ont des conséquences similaires.
L'environnement
influence de façon très précoce le processus d'individuation.
L'environnement intra-utérin dans lequel baignent les foetus et les stimulations reçues par la mère durant la gestation peuvent modifier de façon durable, sinon permanente, certaines caractéristiques comportementales et réactionnelles ultérieures.
Mais si l'environnement prénatal peut influencer de façon
non négligeable le comportement ultérieur des individus, l'environnement
postnatal joue sans doute un rôle encore plus décisif.
Développement
comportementalFacteurs
génétiquesFacteurs
épigénétiques
Périodes
de développement comportemental du chien et du chat
Période prénatalePériode néonatalePériode de transition
Période de socialisation Période juvénile
Développement
comportemental du chienDéveloppement
comportemental du chat
Troubles
du développement comportementalPrévention
des troubles