Noyaux des nerfs crâniens
Noyaux sensitifs

Les nerfs crâniens forment 12 paires crâniennes, bien que les deux premières paires ne puissent pas être considérées comme des nerfs périphériques.

Les noyaux des nerfs crâniens, au niveau du tronc cérébral, comprennent :

• les noyaux d'origine contenant les cellules des fibres efférentes,
• des noyaux de terminaison où se terminent les fibres afférentes dans des ganglions situés en dehors du tronc cérébral.

Pour bien comprendre la répartition des noyaux des nerfs crâniens dans le tronc cérébral, il faut se référer à l'embryologie (organisation en colonnes).

On trouve du plus interne au plus externe :

• noyau du tractus solitaire (NTS)
• noyau du nerf trijumeau (V)
• noyaux du nerf vestibulo-cochléaire ou auditif (VIII)

Noyau du tractus solitaire (NTS)

Le noyau du tractus solitaire, noyau bulbo-pontique en forme de V, est composé de plusieurs noyaux selon les espèces : 11 chez le macaque et la souris, 12 chez le rat.

En général, il est séparé en cinq parties : centrale, commissurale, gélatineuse, latérale et médiale. Cette zone médiale est séparée en une zone caudomédiale viscéro-sensitive et une zone branchiale sensitive (gustative) qui correspond à la zone rostro-médiale (Swanson 2004).

Ces noyaux sont décrits dans Organization of brainstem nuclei (Paxinos 2012) par ordre alphabétique : noyau central, noyau commissural, noyau dorsal, noyau dorso-latéral, noyau gélatineux, noyau interstitiel, noyau médial, noyau paracommisural, noyau parasolitaire, noyau subsolitaire.

Ce noyau constitue à lui seul :

1. par sa partie caudale, la colonne viscéro-sensitive (noyaux sensitifs végétatifs), qui prolonge la colonne médio-dorsale (colonne de Clarke) de la moelle épinière et contient les noyaux de la sensibilité des tractus digestif et cardio-respiratoire :

• au niveau bulbaire :
  • du noyau sensitif dorsal du nerf vague ou pneumogastrique (X),
  • du noyau viscéro-sensitif du nerf glosso-pharyngien (IX),
• au niveau pontique du noyau viscéro-sensitif du nerf intermédiaire de Wrisberg (VII bis).

Ce noyau commence au niveau de la décussation des pyramides.

2. par sa partie rostrale, la colonne branchiale sensitive (noyaux sensitifs branchiaux), correspondant à la sensibilité gustative qui correspondent aux fibres gustatives des nerfs précédents.

On appelle cette partie le noyau gustatif. Il est présent au dessus de l'obex du du 4^ème ventricule.

Les fibres des différents noyaux se terminent de bas en haut de la manière suivante :

• les fibres sensitives bulbaires du nerf vague ou pneumogastrique (X),
• les fibres sensitives bulbaires du nerf glosso-pharyngien (IX),
• toutes les fibres gustatives primaires qui proviennent des deux nerfs précédents et du nerf facial (VII), toutes pontiques.

Il reçoit également des afférences du nerf trijumeau (V).

Ce noyau est donc un noeud-clé :

• des réflexes végétatifs qui adaptent les besoins de l'organisme aux contraintes du milieu extérieur (réflexes cardio-vasculaires, respiration…) ;
• de la représentation du milieu intérieur par le système nerveux central (conscience de soi).

Le faisceau ou tractus solitaire est formé des afférences de ces nerfs.

• Il est en contact avec tous les viscères et les fibres du sinus carotidien par les afférences du noyau dorsal du vague.
• Le noyau du tractus solitaire est un relais sur les voies gustatives (VII, IX et X), mais également reçoit des fibres végétatives des nerfs mixtes (stimulations thermiques et tactiles).

Les afférences d'origine centrale sont nombreuses :

• cortex, amygdale, thalamus, hypothalamus,
• noyau parabrachial et locus coeruleus, noyaux du raphé, noyau ambigu,
• area postrema, moelle épinière.

Le NTS contient de nombreux interneurones et des neurones qui projettent sur des structures (cérébrales et spinales) qui reçoivent déjà des afférences du NTS, refermant ainsi des boucles de régulation.

C’est le cas pour les noyaux moteurs du V (masticateur), VII (facial), IX (ambigu) et X (dorsal et ambigu).

Noyaux du
nerf trijumeau (V)

Le noyau du nerf trijumeau (V), le plus étendu de tous les noyaux des nerfs crâniens, représente à lui-seul la colonne somato-sensitive (noyaux sensitifs somitiques), qui véhicule les informations somatosensorielles (toucher, température, douleur).

Il se subdivise en trois noyaux :

• au niveau pontique :
  • le noyau principal,
  • le noyau spinal avec ses trois noyaux (caudaire, interpolaire et oral),
• au niveau mésencéphalique par le noyau mésencéphalique (ou du tractus mésencéphalique).

Au niveau de ces noyaux se terminent toutes les fibres de la sensibilité extéroceptive de la face, de la cavité buccale et des sinus maxillaires.

Noyaux du nerf vestibulo-cochléaire ou auditif (VIII)

Certains auteurs considèrent que les noyaux sont rangés en 7 colonnes : la dernière colonne étant la colonne de la sensibilité sensorielle spéciale (ou colonne afférente somatique spéciale - ASS -, dont toutes les composantes, situées au niveau du tronc, correspondent aux noyaux les plus externes provenant des récepteurs auditifs et vestibulaires.

Ces noyaux du nerf vestibulo-cochléaire ou auditif (VIII) sont :

• au niveau bulbaire : les noyaux cochléaires ventral et dorsal (noyaux les plus externes des nerfs crâniens), au niveau desquels se terminent les fibres du nerf cochléaire (organe de l'audition),
• au niveau bulbo-pontique : le noyau vestibulaire (de Scarpa), au niveau duquel se terminent les fibres du nerf vestibulaire (organe de l'équilibre),

Nerfs crâniensNoyaux des nerfs crâniens : organisation
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