Développement comportemental : facteurs génétiques
Conclusion

Tous les comportements ont une base génétique.

Les individus d'une même espèce, doté d'un cadre génétique commun à l'espèce, expriment des comportements relativement homogènes.

Chaque individu est de plus caractérisé par un patrimoine génétique unique, une combinaison originale de gènes, qui le prédispose à se comporter d'une certaine façon plutôt qu'une autre.

Les mécanismes par lesquels les gènes influencent les comportements sont loin d'être résolus, en raison de leur complexité et de leur multiplicité.

Les différentes stratégies considérées permettent de mettre en évidence, si elle existe, la contribution des facteurs génétiques dans la variabilité des comportements, et même de la quantifier, par le calcul de l'héritabilité, c'est-à-dire le taux de variabilité phénotypique expliquée par la variabilité génétique.

Néanmoins, il convient de rester extrêmement prudent lors de l'interprétation des données relatives à l'implication des facteurs génétiques.

En particulier, il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives et éviter l'écueil des généralisations abusives.

• En effet, les résultats obtenus dans des conditions environnementales particulières ou dans un test donné ne sont pas toujours retrouvés dans des conditions différentes.
• De plus, lorsqu'on évalue la contribution des facteurs génétiques dans une aptitude comportementale particulière, les critères sur lesquels on se fonde pour estimer cette aptitude n'en offrent le plus souvent qu'un reflet partiel, imparfait ou réducteur.

Par exemple, le temps passé par une femelle à proximité de ses petits ou la fréquence de léchage ne permet pas de tirer des conclusions pour l'ensemble du comportement maternel.

Les QI sont adaptés à la culture et au système éducatif occidental.

A titre exemple, deux lignées de rats avaient été sélectionnée, par Tryon en 1934, pour leur capacité à réussir une épreuve de mémoire spatiale dans un labyrinthe (intelligence héréditaire ?).

• 

  Une première souche (souche " brillante ") commettait très peu d'erreurs, tandis que la seconde (souche " engourdie ") en faisait beaucoup. Les auteurs de cette étude se sont bien sûr empressés de conclure que la première souche était plus intelligente que la seconde.
• Or on s'est aperçu que lorsque les rats étaient élevés dans un environnement enrichi, les différences entre les deux souches étaient minimes !

Ces données, si elles ne remettent pas en question la contribution des facteurs génétiques aux variations observées dans certaines conditions, illustrent bien l'écueil de faire dire aux résultats plus qu'ils n'en disent réellement.

L'influence du gène Sry sur les comportements sexuellement dimorphiques constitue une exception notable, mais loin d'être généralisable.

• Cet exemple nous a néanmoins permis d'illustrer comment l'activité d'un gène, à un moment précis du développement (période sensible), peut déclencher une cascade d'événements et, en particulier la sécrétion de testostérone.
• Nous avons également vu les mécanismes par lesquels les hormones et en particulier, la testostérone par ses effets organisateurs (conséquences structurelles) et ses effets activateurs (conséquences fonctionnelles à la puberté) participent à l'ontogenèse des comportements.
• Pour autant, la présence ou non du gène Sry ne détermine pas complètement la différenciation comportementale liée au sexe : d'autres facteurs, tels l'environnement prénatal (position relative des foetus dan l'utérus) et/ou postnatal précoce, peuvent moduler cette différenciation.

Nous aurions pu également parler d'autres gènes de développement ou gènes homéotiques que nous avons traité dans un autre chapitre.

Développement comportementalFacteurs génétiquesFacteurs épigénétiques
Périodes de développement comportemental du chien et du chat
Période prénatalePériode néonatalePériode de transition
Période de socialisation Période juvénile
Développement comportemental du chienDéveloppement comportemental du chat
Troubles du développement comportementalPrévention des troubles