Citation
« La constitution du monde de chaque animal est
soumis à la double contrainte génétique et épigénétique.
»
Boris Cyrulnik
L'action des gènes et de l'environnement ne s'exerce pas sur un individu,
mais sur un individu à un certain stade ou moment de son développement.
Or, l'adaptation des espèces aux changements de l'environnement peut se faire par :
Le génotype est l’information portée par le génome d’un
organisme, contenu dans chaque cellule sous forme d’acide désoxyribonucléique
ou ADN.
Le phénotype est l'ensemble des traits observables (caractères anatomiques,
morphologiques, moléculaires, physiologiques, éthologiques)
caractérisant un être vivant donné.
Chaque stade du développement constitue le point de départ
pour atteindre le stade suivant, mais ne le détermine pas.
Soit P1, le point de départ de l'oeuf fécondé. P2, son phénotype suivant sera déterminé par :
L'ensemble des processus impliqués dans le
passage d'un stade à un autre est appelé épigenèse,
littéralement " formation sur ".
Au départ, l'épigenèse, terme créé par William Harvey (1578-1657) en 1651) est une théorie selon laquelle l'embryon d'un être vivant se développe par multiplication et différenciation cellulaire progressive, et non à partir d'éléments préformés dans l'oeuf (préformation) : on l'appelle également maturation stochastique (aléatoire), qui dépend de l'histoire du sujet.
A l'heure actuelle, nous savons que ces deux déterminants (génétique et épigénétique) agissent ensemble
dans le développement comportemental.
Au départ, c'est-à-dire dans les premiers stades de développement, ce sont surtout les facteurs génétiques qui jouent car l'environnement est des plus restreint (facteurs biochimiques).
Par contre, certains apprentissages peuvent se faire dans le milieu utérin (apprentissages pendant la période prénatale) ou dans l'oeuf pour les oiseaux et donc peuvent largement influencer le développement sans qu'il y ait un comportement d'origine purement génétique.
Par la suite, les facteurs épigénétiques ou environnementaux sont plus importants (apprentissages pendant la période postnatale) :
1. la sensibilité des organes des sens de l'individu qui filtrent les informations ;
Du point de vue génétique, l'univers d’une
tique, comme l'a étudié Jacob
Johann von Uexküll (1864-1944), n’est
pas notre univers (Umwelt).
2. les influences précoces qui détermineront l'acquisition de son expérience tout au long de sa vie (période prénatale et périodes postnatales) ;
Du point de vue épigénétique, l'univers d’une individu est variable suivant sa carte du monde et sa construction de la " réalité " : ci-contre, la carte du monde de ce chien phobique social dont le filtre cognitif est que « tout ce qui s’approche de moi est dangereux ! » : on nomme ce phénomène distorsion cognitive.
3. la finesse des émotions.
Au début, l'individu acquiert rapidement des comportements (accompagnés d'émotions) que nous appelons primaires : faim, soif (bien-être, peur…)...
Puis, les périodes de développement comportemental doivent permettre l'acquisition :
Chez le chat, une certaine rigidité génétique entraîne une rigidité comportementale !
Par contre, le poids épigénétique a une
influence majeure chez l'homme.
Développement
comportementalFacteurs
génétiquesFacteurs
épigénétiques
Périodes
de développement comportemental du chien et du chat
Période prénatalePériode néonatalePériode de transition
Période de socialisation Période juvénile
Développement
comportemental du chienDéveloppement
comportemental du chat
Troubles
du développement comportementalPrévention
des troubles