Formation de l'image dans l'oeil
Stabilisation de l'image : nystagmus physiologiques

Après avoir décrit les muscles oculaires ( infos) et les mouvements d'orientation du regard ( infos), intéressons-nous aux mouvements de stabilisation de l'image.

Le mouvement des yeux est essentiel pour pouvoir regarder correctement un objet fixe ou mobile.

La stabilisation de l'image quand la tête se déplace est effectuée par :

• les mouvements vestibulo-oculaires,
• le nystagmus optocinétique.

Chez l'homme, ces mouvements sont très précis pour maintenir l'image au niveau de la fovéa qui est nettement plus étroite que la macula de nos carnivores domestiques ( infos).

Les nystagmus physiologiques (du grec, " hocher la tête ") sont des oscillations involontaires rythmiques et conjuguées des globes oculaires qui possèdent deux composantes :

• une composante lente dans le sens opposé à la rotation,
• une composante rapide dans le sens du mouvement qui est une saccade oculaire ( infos).

Toutefois, il existe des nystagmus pathologiques qui se définissent par leur direction (horizontale, verticale, rotatoire, multidirectionnelle) et par leur sens qui, par convention, est celui de la phase la plus rapide du mouvement oculaire. Ils signent :

• un syndrome vestibulaire lorsque le nystagmus comporte une phase rapide et une phase lente (nystagmus à ressort),
• un syndrome cérébelleux ou une anomalie congénitale de l'oeil lorsque l'on a affaire à un nystagmus dont les deux phases sont à vitesse identique (nystagmus pendulaire).

Mouvements vestibulo-oculaires : nystagmus vestibulaire ( infos)

Les mouvements vestibulo-oculaires stabilisent les yeux sur la cible lors des mouvements rapides de la tête.

Fixez un objet et tournez-la tête rapidement tout en continuant à regarder l'objet. L'objet reste dans votre champ visuel ! Ce réflexe est appelé vestibulo-oculaire.

Les canaux semi-circulaires sont sensibles à toutes les rotations de la tête, c'est-à-dire aux accélérations angulaires : on parle d'équilibre dynamique ( infos).

Les mouvements réflexes des yeux et du corps produits par ces muscles nous permettent de conserver un point de fixation et d'adapter rapidement notre position de manière à préserver ou à rétablir notre équilibre.

Les canaux semi-circulaires calculent l'angle de rotation de la tête pour adapter les< mouvements oculaires (dans le sens opposé) afin de garder la position de l'image fixée sur la rétine.

Prenons un exemple : on tourne la tête vers la gauche horizontalement, ce qui va modifier la position des cils de la cupule de la crête ampullaire du canal horizontal gauche.

1. Ce stimulus provoque une excitation du nerf vestibulaire qui gagne le noyau vestibulaire médian ( infos).

En plus de l'orientation, le stimulus donne un signal d'accélération, donc de vitesse.

2a. Les fibres du noyau vestibulaire médian passent la ligne médiane et rejoignent le noyau du nerf abducens ou oculomoteur externe (VI) controlatéral.

Ce noyau possède :

• des motoneurones qui contractent le muscle droit externe de l'oeil droit,
• des neurones internucléaires qui retraversent la ligne médiane et suivent le faisceau longitudinal médial pour se connecter au noyau moteur du nerf oculo-moteur commun (III) qui innerve le muscle droit interne de l'oeil gauche.

2b. Simultanément, les fibres du noyau vestibulaire médian inhibent les mouvements oculaires dans l'autre direction en envoyant des fibres inhibitrices sur :

• le noyau du nerf oculo-moteur externe (VI) ipsilatéral,
• le noyau prepositus hypoglossi.

Ce noyau est connecté aux fibres vestibulaires qui lui donnent un signal de vitesse qui est transformé en signal de position par ses projections sur différentes structures et en particulier sur le nerf oculo-moteur externe (VI).

3. Les yeux tournent donc vers la droite !

L'appareil vestibulaire constitue un système d'intégration responsable du maintien de la position des yeux, du tronc, des membres, en référence à la position et aux mouvements de la tête ( infos).

Les noyaux vestibulaires sont connectés entre eux (même côté et côté opposé) : ils font partie de la voie extrapyramidale et sont en relation étroite avec la moelle épinière, la formation réticulée, le cervelet, le cortex par l'intermédiaire du groupe nucléaire ventral du thalamus. Les voies vestibulaires permettent les contractions des muscles :

• de la tête et du tronc pour l'équilibre et la posture,
• des membres pour les mouvements grossiers,
• de la tête, du cou et des yeux pour suivre un objet dans le champ visuel.

Le réflexe vestibulo-oculaire est essentiel pour le diagnostic des atteintes du tronc cérébral chez les comateux.

Dans les mouvements lents, ce sont les mécanismes de poursuite lente qui sont impliqués ( infos).

Si on tourne la tête à vitesse constante, l'oeil suit le mouvement lentement jusqu'à l'angle de l'oeil (direction opposée à celle du mouvement de la tête) et revient rapidement au milieu : c'est ce qu'on nomme le nystagmus vestibulaire pour le différencier du nystagmus physiologique ou optocinétique ( cf. plus bas).

Nystagmus optocinétique ( infos)

Le nystagmus optocinétique stabilise l'image lors des mouvements lents de la tête.

Lorsqu'on bouge la tête lentement, les objets fixes défilent dans le champ visuel dans la direction opposée du mouvement de la tête, ce qui déclenche un mouvement oculaire de sens opposé.

Les deux nystagmus vestibulaires et optocinétiques sont complémentaires.

Le nystagmus est utilisé également quand des stimuli apparaissent ou disparaissent de notre champ visuel (comme le chat du Cheshire, dans Alice au Pays des Merveilles par exemple).

Traitement rétinien de l'image

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