Sommaire
Caractéristiques des renforcements négatifs
Une réponse d'échappement ou d'évitement est destinée à soustraire le sujet à un
stimulus aversif potentiellement dangereux : sa valeur adaptative est dès
lors importante.
Ce type d'apprentissage est donc généralement très
rapide, surtout lorsque la réponse attendue fait partie des comportement
défensifs figurant dans l'éthogramme.
Une réponse installée par renforcement négatif
présente aussi la caractéristique de bien résister
à l'extinction
et donc d'être très stable.
Lors de plusieurs séances successives, des chiens
ont appris à éviter un choc électrique relativement
fort en produisant une réponse d'évitement.
- Ils ont été ensuite placés sur procédure
d'extinction. La non-production de la réponse suite à l'apparition
du signal n'était pas suivie du choc électrique. Chacun
des 13 animaux de l'expérience a suivi 200 séances d'extinction.
- Tous les chiens ont continué à répondre. En outre,
les réponses étaient produites aussi rapidement que durant
l'installation de la réponse : sur les 2.600 réponses
observées, 11 seulement ont été émises 10
secondes après le signal.
A cause de la rapidité de son installation et de sa résistance
à l'extinction,
le renforcement négatif est souvent utilisé tant dans la vie
quotidienne qu'au laboratoire.
Interprétation théorique
des renforcements négatifs
Une réponse émotionnelle de peur
constitue en elle-même un
stimulus aversif.
La situation stimulante qui la déclenche est donc, de toute
façon, renforcée négativement, même si aucune
autre conséquence désagréable n'apparaît.
La théorie bifactorielle de l'évitement explique de cette manière le déroulement du phénomène.
- Dans un premier temps, le stimulus aversif
déclenche une réponse de peur.
- Par conditionnement
classique, l'animal associe le signal de danger (" warning
signal ") au stimulus aversif.
- Le signal devient un stimulus
conditionnel (SC) qui peut déclencher à lui seul
une réponse émotionnelle conditionnée de peur,
elle-même aversive.
- Dans un deuxième temps, l'animal cherche
à se soustraire au signal de danger, devenu aversif.
L'apprentissage d'une réponse d'évitement est le résultat
de l'apprentissage d'une réponse d'échappement à un
stimulus conditionnel déclenchant la peur.
R.G. Weisman et J.S. Litner proposent une interprétation
légèrement différente du deuxième temps.
- La réponse d'évitement entraîne
l'apparition de stimuli (parmi ceux-ci, la disparition du ou des signaux
de danger) qui sont des signaux de sécurité (" safety
signals ").
- Ces signaux de sécurité annoncent
une période où le stimulus aversif est absent.
- De ce fait, les " safety signals "
constituent des stimuli
conditionnels inhibiteurs de la peur.
- Par conditionnement
opérant, ils deviennent le renforcement positif de la réponse
d'évitement qui les précède.
Le deuxième temps peut être
aussi expliqué en se référant à la théorie
de la relaxation de Denny.
- Selon celle-ci, après toute réaction
émotionnelle se produit une réaction émotionnelle
opposée dès que la stimulation de la première a cessé.
- Un état de " relaxation " fait donc suite à
l'état de peur.
- Il est accompagné notamment par un ralentissement
cardiaque et une diminution de la pression sanguine et se traduit extérieurement
par une attitude plus " détendue ", plus " sûre
de soi " de l'animal dès que le " warning signal "
a disparu.
- Cet état de relaxation est le renforcement
positif de la réponse d'évitement.
Exemples de renforcements négatifs
Un chien apprend à s'éloigner des enfants
afin d'éviter que ceux-ci ne lui tirent la queue.
Lors de l'apprentissage du rapport d'objet, le conducteur
essaie de persuader son chien de prendre l'apportable dans sa gueule en
le récompensant. Malgré de très nombreuses tentatives,
il n'y arrive pas et décide de changer de méthode.
- Tout en disant « Prend ! »,
il pince l'oreille du chien. Celui-ci gémit et, pour ce faire,
entrouvre la bouche. Le conducteur en profite pour y placer l'apportable.
- Dès que l'apportable est dans la gueule du
chien, le pincement de l'oreille est arrêté.
- Après quelques séances, le chien apprend
par renforcement négatif à éviter d'avoir l'oreille
pincée en prenant l'apportable en bouche quand il entend « Prend ! ».
Un
chien se trouve sur la table d'examen chez le vétérinaire.
- Comme chaque fois dans ce cas, son maître le tient fermement pour
que le praticien puisse faire une injection.
- Le chien se débat, grogne, montre les dents et mord le praticien.
Ce dernier renonce à son traitement par piqûre et prescrit
le même médicament sous forme de comprimés.
- A la visite suivante, le chien adopte immédiatement une conduite
agressive. Il se met en situation d'évitement qui empêche
que le stimulus aversif constitué par une piqûre ne survienne
dès que les signaux qui lui ont été associés
(cabinet vétérinaire, table d'examen...) sont présents.
Lorsqu'un chien ne revient pas quand on l'appelle, le renforcement
négatif peut être utilisé afin d'obtenir une réponse
correcte et régulière.
- Suite à l'ordre « Viens ! »,
si l'animal ne revient pas immédiatement, un stimulus aversif est
présenté : tractions répétées sur la
longue laisse, disparition du maître qui s'est caché derrière
un arbre, spray par collier commandé à distance... Certains
prétendent même lancer des petits cailloux sur la croupe
de l'animal au moyen d'une catapulte !
- Ces stimuli aversifs disparaissent dès que
le chien produit le mouvement de retour vers le conducteur.
ApprentissageDifférentes
formes d'apprentissageConditionnement
classique
Conditionnement
opérantLois du CORenforcementsRenforcements positifs
Renforcements négatifsRenforcements involontairesPunitionsDangers
HabituationSensibilisationImprégnationApprentissage par imitation
Apprentissage par observationApprentissage
latentApprentissage
par intuition
Apprentissages complexes
Bibliographie
- Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur,
Belgique) - L'apprentissage et ses applications - 3ème
cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires,
Toulouse, 2000