Renforcements négatifs
Conséquences

Citation

« Il faut s'interroger sur ses peurs et voir si l'on n'a pas, pour les éviter, finalement jamais cessé de provoquer ce que l'on craint le plus. »

Anonyme

Sommaire

Mise en oeuvre des renforcements négatifs


La méthode consiste à présenter un stimulus aversif dans les conditions où l'on souhaite que l'animal effectue une
réponse d'échappement ou d'évitement.

Le stimulus aversif doit être approprié au point de vue qualitatif, au point de vue quantitatif et sur le plan du délai. Il peut être :

  • primaire, c'est-à-dire aversif d'emblée (pili-pili, essence de citronnelle, son intense, spray, traction violente sur la laisse, collier étrangleur, pincement d'oreille...) ;
  • secondaire : c'est-à-dire devenu aversif par conditionnement classiquer (réprimander, dire « Non ! », produit…).

Une situation aversive produisant l'évitement peut, tout simplement, être l'insistance et l'opiniâtreté du maître qui, lorsqu'il donne un ordre à son chien, exige systématiquement une réponse de son animal, ou, tout au moins, une amorce de réponse. Une fois que celui-ci a compris que toute demande doit entre suivie d'une exécution et qu'après, une détente lui est accordée, il produit une réponse afin d'éviter les insistances incessantes de son propriétaire.

Si on ajoute des produits pancréatiques ou de la papaïne aux aliments d'un chien coprophage qui ingère ses propres matières fécales, celles-ci présentent un goût atroce, constituant un stimulus aversif primaire, qui engendrera l'évitement par aversion gustative apprise.

Collier HaltiLe collier " Halti " ressemble à un licol de cheval. Sur le collier habituel, la laisse exerce sa force au niveau de l'encolure du chien.

  • Sur le collier Halti, elle s'applique au niveau du chanfrein, de telle sorte qu'une traction, même modérée, détourne la tête de l'animal.
  • Cela constitue une situation aversive qu'il cherchera à éviter, par exemple en marchant à la hauteur de la jambe de son conducteur.


L'animal doit avoir la possibilité effective de produire une réponse lui permettant de se soustraire au stimulus aversif.


Collier HaltiDans le cas contraire (collier électrique, par exemple), la détresse acquise peut s'installer.

La détresse acquise est l'incapacité acquise d'apprendre une réponse d'échappement ou d'évitement à un stimulus aversif suite des présentations répétées de ce stimulus dans des conditions telles que l'animal ne peut s'y soustraire.

Applications concrètes

Le renforcement négatif peut être utilisé pour mettre en place une réponse d'évitement :

  • chez les animaux qui ingèrent ou détruisent certains objets comme les plantes d'appartement,
  • chez les chats qui griffent ou qui tètent des objets inappropriés comme les tissus d'ameublement et les vêtements,
  • chez les sujets coprophages.

Un certain nombre de comportements produits par le chien de travail sont des réponses d'évitement.


Il est en effet courant d'utiliser successivement le renforcement positif et le renforcement négatif : le premier apprend quelle est la bonne réponse et le second apprend que, quand l'ordre est donné, la réponse doit toujours être produite.

Le rappel est installé par renforcement positif : le chien apprend, dans cette première phase, à revenir pour recevoir une récompense.

  • Sur le terrain, ce renforcement positif est mis en balance avec d'autres renforcements qui favorisent au contraire le fait de ne pas revenir vers le maître (poursuivre un lapin, jouer avec d'autres chiens, explorer une piste...).
  • Il faut donc que le chien apprenne à revenir systématiquement dès que son maître en donne l'ordre.
  • Cette deuxième phase a recours au renforcement négatif : le chien apprend alors à revenir pour éviter une situation aversive (disparition de son maître qui s'est caché derrière un arbre, réprimande, traction sur une longue laisse, décharge de citronnelle par collier...).

Chez l'homme, le renforcement négatif a été jadis utilisé pour le traitement de l'alcoolisme, des perversions sexuelles (en 1935, on a " traité " l'homosexualité par chocs électriques), de l'obésité et de certaines toxicomanies. Pour des raisons éthiques et des raisons d'efficacité (l'homme sait qu'une fois la cure terminée, il ne rencontrera plus le stimulus aversif dans la vie courante), cette technique est abandonnée ou utilisée seulement en complément d'autres méthodes.

ApprentissageDifférentes formes d'apprentissageConditionnement classique
Conditionnement opérantLois du CORenforcementsRenforcements positifs
Renforcements négatifsRenforcements involontairesPunitionsDangers
HabituationSensibilisationImprégnationApprentissage par imitation
Apprentissage par observationApprentissage latentApprentissage par intuition
Apprentissages complexes

Bibliographie
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'apprentissage et ses applications - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000