Citation
« Au commencement était l'émotion. »
Céline
« La vie s'arrête lorsque la peur de l'inconnu est plus forte
que l'élan. »
Hafid Aggoune
Un individu est sans cesse confronté à des modifications de son environnement.
La plupart du temps, il fait face sans difficulté à ces situations
nouvelles grâce à son savoir inné et acquis.
Dans certains cas cependant, il n'existe pas de plan de conduite préétabli,
adapté à la situation à laquelle l'individu est confronté
: il est sujet à une émotion qui est la prise de conscience
que le répertoire comportemental (inné ou acquis) ne contient
pas de solution programmée à la situation présente.
La peur, la joie, la colère, le chagrin, l'agressivité… sont des émotions.
Une émotion concerne donc l'adaptation à un comportement.
Une réaction émotionnelle,
ou émotion (du latin ex - hors de - et motio - mouvement -), est
un sentiment que chaque être humain peut identifier en lui-même
et analyser par introspection.
On peut en parler à son entourage avec plus ou moins d'objectivité et avec plus ou moins de sincérité.
Cette émotion peut être :
Une émotion n'est pas seulement
un phénomène intérieur, cognitif, elle est en effet
accompagnée par des manifestations comportementales et physiologiques
qui, elles, sont extérieures et observables.
On les désigne parfois par le terme de décharge clonique.
Les manifestations comportementales varient beaucoup d'un individu à l'autre et d'une situation à l'autre.
Devant un danger qui provoque une émotion de peur, selon les espèces animales, trois types principaux de réponses comportementales peuvent être observés :
Les manifestations physiologiques sont principalement des réactions :
Ces manifestations peuvent varier d'une émotion à l'autre,
mais ne sont pas spécifiques d'une émotion particulière
: le même tableau physiologique peut être généré
par deux émotions différentes.
Un chien présente une réaction de peur lorsque retentit un coup de tonnerre. Cette réaction est innée et consiste en une émotion, phénomène intérieur accompagné de manifestations physiologiques telles qu'une tachycardie, une piloérection et des manifestations comportementales telles que la fuite.
L'homme peut rougir de joie, de colère ou de honte. On peut pleurer de chagrin ou de joie.
L'aspect intérieur de l'émotion
est purement subjectif. En tant que tel, il ne peut être étudié que par introspection.
Pour savoir ce que l'individu humain ressent, il n'y a qu'un moyen, écouter ce qu'il en dit. Ce discours peut ne traduire cependant qu'une partie de ce que le sujet vit. Il peut être interprété de plusieurs manières différentes, il peut manquer de sincérité...
L'animal ne pouvant parler, l'étude de ses émotions
doit s'appuyer sur d'autres moyens. Les seuls faits observables sont les
manifestations comportementales et physiologiques qui accompagnent l'émotion.
Certaines réactions émotionnelles
sont innées !
D'autres surviennent suite à des stimuli ayant acquis cette signification par apprentissage : c'est le conditionnement classique qui, dans ce cas, est mis en oeuvre.
Ces " émotions apprises " sont appelées des réactions émotionnelles conditionnées, symbolisées REC. Elles peuvent être :
En éthologie des animaux domestiques, ce sont les REC de peur qui sont les plus importantes.
Une réponse émotionnelle de peur constitue en elle-même
un stimulus aversif.
La situation stimulante qui la déclenche est donc, de toute façon, renforcée négativement, même si aucune autre conséquence désagréable n'apparaît (interprétation des renforcements négatifs).
Un chien présente une réaction de peur (RI) lorsque retentit un coup de tonnerre (SI).
C'est par conditionnement classique qu'un chien, après quelques consultations, associe la blouse blanche du vétérinaire (SC) à des manipulations désagréables et des piqûres (SI). Il y réagit par une réponse cognitive de peur, accompagnée :
De même, dans la vie de tous les jours, une situation ou une personne particulière peuvent être associées à une douleur et provoquer une REC de peur lorsque l'animal les rencontre.
Un chien de chasse qui, au départ, n'a pas peur des coups de fusil, peut, par apprentissage, développer une phobie s'il est blessé par un tireur imprudent.
Expérimentalement, on peut apprendre à un chat, par conditionnement classique, à fléchir un membre en réponse à un stimulus lumineux associé à un stimulus électrique douloureux.
Dans des conditions expérimentales, une REC est susceptible d'affaiblir ou de supprimer un comportement que le sujet est en train de produire.
Un rat a appris par conditionnement opérant à pousser sur un levier pour recevoir un peu de nourriture. Il effectue ce comportement à une fréquence d'autant plus importante qu'il est à jeun. Cette fréquence peut être mesurée.
Le signal sonore entraîne une REC de peur qui provoque une suppression du comportement.
Les REC de peur prrésentent deux caractéristiques.
Elles sont installées très
rapidement : une seule présentation suffit souvent pour que la liaison
SC-SI soit établie.
C'est utile à l'animal si le stimulus est réellement dangereux.
Elles sont très difficiles à éteindre.
Cette seconde particularité a été appelée par
Hans Eysenck (1916-1997), l'incubation
de l'anxiété.
Outre la vie quotidienne, diverses expériences mettent en évidence ces phénomènes.
Citons celle de Napalkov.
En conclusion, là où on s'attendrait à une extinction progressive, on assiste au contraire à une amplification du phénomène.
En résumé, nous constatons que le conditionnement classique
peut élargir la gamme des stimulations qui engendrent des réponses
émotionnelles, notamment de peur.
ApprentissageDifférentes
formes d'apprentissageConditionnement
classique
Différents
types de CCLois du CCRéactions
émotionnellesNeurobiologie du CC
Conditionnement
opérantRenforcementsPunitionsHabituationSensibilisationImprégnationApprentissage par imitationApprentissage par observation
Apprentissage
latentApprentissage
par intuitionApprentissages complexes