Sommaire
La préparation à subir un conditionnement
classique ou un conditionnement
opérant varie d'une espèce à l'autre.
L'aptitude à associer rapidement
deux événements, S-S ou S-R, est en effet différente
d'une espèce à l'autre et parfois d'un sujet à l'autre.
- Cela tient à l'organisation du comportement
propre à chaque espèce et à chaque individu.
- Chacun est physiologiquement et éthologiquement
" préparé " à former certaines
associations plutôt que d'autres.
Donnons
quelques exemples.
Rats
Des rats sont conditionnés à fléchir un membre.
Il le font :
- aisément avec des stimuli comme l'éclair
d'un flash, un bruit fort ou un choc électrique ;
- difficilement suite à la présentation
d'une nourriture ayant un goût
particulier.
Biologiquement, ces animaux sont donc plutôt préparés
à associer un stimulus visuel ou auditif à une douleur parce
que dans leur environnement, ce genre de coïncidence est susceptible
de se produire.
Par
renforcement négatif,
un rat apprend rapidement des réponses telles que changer de compartiment
dans une cage de Skinner, se blottir contre une paroi ou agresser un congénère.
Par contre, dans les mêmes conditions, il apprend moins vite à
pousser sur un levier ou fléchir un membre postérieur.
Pour éviter des chocs électriques, des rats
apprennent aisément à se déplacer du centre de leur
cage vers un coin.
- Par contre, il est très difficile de leur
faire faire le mouvement inverse.
- Le coin est la partie de la cage qui, dans les conditions
naturelles, ressemble le plus aux lieux où un rat menacé
se réfugie (anfractuosité d'un mur, d'un rocher, d'une souche
d'arbre, ...).
Dans les conditions expérimentales, l'animal utilise les connaissances
instinctives qui lui ont été transmises au cours de son évolution
phylogénique.
Chiens
Un chien apprend facilement à revenir vers
son conducteur ou à se mettre au down pour éviter ou échapper
à un stimulus
aversif.
- En effet, dans la nature, les canidés mis en présence
d'un danger se déplacent pour fuir ou bien combattent ou encore
s'immobilisent, " flight, fight, freeze " en anglais.
- Ainsi, un collier à spray commandé à distance est
plutôt efficace pour mettre un chien en mouvement ou pour agir sur
la direction de son déplacement. Par contre, dans certains cas,
il est inefficace ou provoque l'effet inverse s'il est utilisé
pour supprimer un comportement agressif par exemple.
Dans l'espèce canine, un ton pulsé est associé
plutôt facilement à une réponse consistant en une suite
de flexions et d'extensions du membre postérieur.
- Un ton continu est associé plutôt facilement
à une réponse consistant à lever un membre postérieur
et à le maintenir dans cette position.
- Par contre, si on inverse les stimuli, l'apprentissage
de ces réponses est plus difficile.
Des chercheurs ont remarqué que les bergers travaillant
avec des Border Collies utilisent deux types de signaux sonores : plusieurs
coups brefs ou un coup long.
- A partir de cette constatation, ils ont réalisé
une série d'expériences : il est plus facile d'apprendre
à un chien à revenir vers son conducteur suite à
un signal sonore d'une durée totale de 0,75 secondes composé
de quatre sons identiques de fréquence croissante (de 1,5 KHz à
3,5 KHz) que de leur apprendre la même réponse avec un signal
sonore d'une même durée constitué d'un seul son dont
la fréquence décroît entre 3,5 KHz et 1,5 KHz.
- Inversement, il semble que ce dernier son, long,
unique et devenant plus grave, soit plus efficace pour apprendre aux chiens
à s'asseoir et rester assis que le signal composé de quatre
sons.
- D'une manière générale, ces
chercheurs pensent que les réponses qui correspondent à
une augmentation de l'état d'alerte et du niveau des activités
sont plus aisément associées à des stimulations sonores
constituées de sons brefs et répétés.
- Cela rejoint ce qui a été observé
dans la nature chez plusieurs espèces de mammifères et d'oiseaux
où la communication auditive entre animaux d'un groupe a recours
à ce type de signal pour signifier un message équivalent.
Conditionnement
classiquePréparation
des animauxConditionnement
opérant
Bibliographie
- Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur,
Belgique) - L'apprentissage et ses applications - 3ème
cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires,
Toulouse, 2000