Citation
« Quand on pense qu'au XVIIe siècle des gens
sensés, de par Descartes, refusaient une âme aux animaux !
... Ineptie qu'il y avait à refuser à d'autres êtres
une chose dont l'homme n'a pas la moindre idée. »
Jules Renard
Documentation web
Le courant naturaliste, déjà apparu avec Aristote (382-324 av.JC) et issu de l'approche zoologique, se développe au XVIIIe siècle. Le courant naturaliste voit naître les pionniers et les premières classifications de l'Histoire Naturelle.
Ce sont des personnages comme :
Tous ces scientifiques, ainsi que leurs prédécesseurs et leurs
successeurs, sont étudiés sous le point de vue du fixisme
et de l'évolutionnisme dans des pages spéciales (
infos).
C'est Jean-Baptiste de Lamarck qui inventa, en 1802, le mot " biologie " (du grec bios, " vie "», et logos, " science ". En parlant des êtres vivants, il dit dans " Histoire naturelle des animaux sans vertèbres " p: 48 et 49 ( infos).
« Ces corps (les êtres vivants), en effet, ont tous un même genre d’origine, des termes à leur durée, des besoins à satisfaire pour se conserver, et ne subsistent qu’à l’aide d’un phénomène intérieur qu’on a nommé la vie et d’une organisation qui permet à ce phénomène de s’exécuter… C’est aux corps singuliers et vraiment admirables dont je viens de parler, qu’on a donné le nom de corps vivans ; et la vie qu’ils possèdent, ainsi que les facultés qu’ils en obtiennent, les distinguent essentiellement des autres corps de la nature. Ils offrent en eux et dans les phénomènes divers qu’ils présentent, les matériaux d’une science particulière qui n’est pas encore fondée, qui n'a pas mérité de nom, dont j’ai proposé quelques bases dans ma Philosophie zoologique, et à laquelle je donnerai le nom de Biologie. »
Toute l'oeuvre de Lamarck peut être consultée en ligne (
infos).
Lamarck a été le premier à différencier les animaux vertébrés des animaux sans vertèbres.
« Depuis plusieurs années je fais remarquer dans mes Leçons au Muséum, que la considération de la présence ou de l'absence d'une colonne vertébrale dans le corps des animaux, partage tout le règne animal en deux grandes coupes très distinguées l'une de l'autre, et que l'on peut en quelque sorte considérer comme deux grandes familles du premier ordre. Je crois être le premier qui ait établi cette distinction importante, à laquelle il paroît qu'aucun Naturaliste n'avoit pensé. Elle est maintenant adoptée par plusieurs qui l'introduisent dans leurs ouvrages ainsi que quelques autres de mes observations, sans en indiquer la source. Tous les animaux connus peuvent donc être distingués d'une manière remarquable. 1°. En animaux à vertèbres. 2°. En animaux sans vertèbres. » Discours d'ouverture prononcé le 21 floréal an 8 (publié en introduction au Système des animaux sans vertèbres) p : 6 et suivantes
C'est dans " Philosophie zoologique, ou Exposition des considérations relatives à l’histoire naturelle des animaux… " en 1809 que Lamarck expose ses vues sur sa théorie de transformation des espèces et où parait le premier arbre phylogénétique, ses arborescences rompant à tout jamais avec l'échelle linéaire des êtres ( infos).
Lamarck pense, contrairement à Buffon ( infos), que les circonstances du milieu n'agissent pas sur les êtres vivants directement, mais influencent leurs habitudes, qui, à leur tour, modifient les organismes en développant ou en atrophiant des organes.
Pour Lamarck, c'est le comportement des espèces qui conduit à
leur transformation par la " l'usage ou du non-usage des parties "
du corps (
infos).
De plus, Lamarck déduit que le milieu et les habitudes qui en découlent, l'instinct en quelque sorte ( infos), ont modelé les espèces par de petites variations transmissibles par l'hérédité : c'est ce que l'on appellera la " transmission héréditaire des caractères acquis " ( infos) qui sera repris par Charles Darwin, puis combattu par le développement de la génétique ( infos) et le néo-darwinisme ( infos) avant de revenir sur le devant de la scène aujourd'hui ( infos).
« J'ai déjà dit que
l' habitude d' exercer tel organe, ou telle partie du corps, pour satisfaire
à des besoins qui renaissent souvent, donnoit au fluide subtil qui
se déplace, lorsque s' opère la puissance qui fait agir, une
si grande facilité à se diriger vers cet organe, où
il fut si souvent employé, que cette habitude devenoit en quelque
sorte inhérente à la nature de l' individu, qui ne sauroit
être libre d' en changer. Or, les besoins des animaux qui possèdent
un système nerveux, étant, pour chacun, selon l' organisation
de ces corps vivans :
1) de prendre telle sorte de nourriture ;
2) de se livrer à la fécondation sexuelle que sollicitent
en eux certaines sensations ;
3) de fuir la douleur ;
4) de chercher le plaisir ou le bien-être. Ils contractent, pour satisfaire
à ces besoins, diverses sortes d' habitudes, qui se transforment,
en eux, en autant de penchans, auxquels ils ne peuvent résister,
et qu' ils ne peuvent changer eux-mêmes. De là, l' origine
de leurs actions habituelles, et de leurs inclinations particulières,
auxquelles on a donné le nom d' instinct ; ce penchant des animaux
à la conservation des habitudes et au renouvellement des actions
qui en proviennent, étant une fois acquis, se propage ensuite dans
les individus, par la voie de la reproduction ou de la génération,
qui conserve l' organisation et la disposition des parties dans leur état
obtenu ; en sorte que ce même penchant existe déjà dans
les nouveaux individus, avant même qu' ils l' aient exercé.
C'est ainsi que les mêmes habitudes et le même instinct
se perpétuent de générations en générations,
dans les différentes espèces ou races d' animaux, sans offrir
de variation notable, tant qu' il ne survient pas de mutation dans les circonstances
essentielles à la manière de vivre. »
Philosophie zoologique p : 325-326
Isidore
Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861), au milieu du XIXe, définit
le terme d'éthologie, c'est-à-dire
l'étude scientifique du comportement des animaux dans leur milieu
naturel, déjà préconisée par Charles
Georges Leroy (1723-1789) au siècle précédent.
Son père, Etienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844) découvrit la loi de l'Unité de la composition organique décrite pour la première fois dans l’Histoire des makis ou singes de Madagascar, écrit en 1795.
Etienne était un ferveur partisan de Lamarck : il sortit largement vaincu lors de la fameuse querelle contre Georges Cuvier (1769-1832) en 1830 devant l'Académie des Sciences ( infos).
AristoteRené DescartesCourant
vitalisteCourant
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Ethologie
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