Citation
« Eh bien, messieurs, peut-on raisonnablement croire
que l'homme seul ne soit pas soumis à ces grandes lois de la nature,
- que lui seul, parmi les êtres organisés, ait une origine
fondamentalement différente de la leur -, que seul il n'ait ni formes
parentes, ni prédécesseurs dans l'histoire de la terre, et
que son existence ne se rattache à aucune autre ? »
Charles Darwin
Documentation web
Après la parution de " l'Origine des Espèces " ( infos), « sans aucun doute, le principal travail de ma vie » écrit Darwin, il se fera attaquer avec force par bon nombre de ses contemporains, en particulier Louis Agassiz (1807-1873), mais aussi John Stevens Henslow (1796-1861), son mentor de la première heure. La bataille avec les fixistes est engagée ( infos).
« Quel jargon métaphysique jeté mal à propos dans l’histoire naturelle, qui tombe dans le galimatias dès qu’elle sort des idées claires, des idées justes ! Quel langage prétentieux et vide ! Quelles personnifications puériles et surannées ! Ô lucidité ! Ô solidité de l’esprit français, que devenez-vous ? » Pierre Flourens (1794-1867)
La vie de Darwin fut, par la suite, des plus rangée à cause de sa maladie.
« Peu de personnes ont vécu
une vie de retraités comme la nôtre. Outre des visites de courte
durée dans notre famille, et parfois au bord de la mer ou dans d'autres
endroits, nous ne sommes allés nulle part. Au cours de la première
partie de notre séjour, nous sommes allés quelque peu dans
la société, et avons reçu quelques amis ici, mais j'ai
presque toujours souffert de fièvre, de frissons et de vomissements
violents. J'ai donc été contraint de nombreuses années,
à renoncer à tous les dîners, ce qui a été
une privation pour moi, et à ces réceptions qui me mettent
de bonne humeur. Pour la même raison, je n'ai pu inviter ici que très
peu de scientifiques.
Ma seule joie et mon unique emploi tout au long de ma vie a été
le travail scientifique, et l'enthousiasme de ce travail m'a fait oublier,
ou presque éloigner, sur le moment, mon malaise quotidien. Je n'ai
donc pas pris de notes sur le restant de ma vie, à l'exception de
celles sur la publication de plusieurs de mes livres. » Autobiographie
John Bowlby (1907-1990), le père de la théorie de l'attachement, a publié une biographie en 1990, dans laquelle il explique que l'étrange maladie de Charles était une anxiété, provoquée par les traumatismes de son enfance, la perte de sa mère, et son mode d'attachement.
Darwin écrira par la suite de nombreux ouvrages :
« Dès que je fus convaincu, dès l'année 1837 ou 1838, que les espèces peuvent muter, je ne pouvais pas éviter de penser que l'homme devait suivre les mêmes lois… Mais quand j'ai constaté que de nombreux naturalistes avaient pleinement accepté la doctrine de l'évolution des espèces, il m'a semblé souhaitable de travailler les notes que je possède, et de publier un traité sur l'origine de l'homme. J'ai été le plus heureux de le faire, car il m'a donné l'occasion de débattre pleinement de la sélection sexuelle, un sujet qui m'a toujours vivement intéressé. » Autobiographie
« Si nous considérons la conformation embryologique de l’homme, les analogies qu’il présente avec les animaux inférieurs, les rudiments qu’il conserve, et les réversions auxquelles il est sujet, nous serons à même de reconstruire en partie, par l’imagination, l’état primitif de nos ancêtres, et de leur assigner approximativement la place qu’ils doivent occuper dans la série zoologique. Nous apprenons ainsi que l’homme descend d’un mammifère velu, pourvu d’une queue et d’oreilles pointues, qui probablement vivait sur les arbres, et habitait l’ancien monde. Un naturaliste qui aurait examiné la conformation de cet être l’aurait classé parmi les Quadrumanes et tous les mammifères supérieurs descendent probablement d’un Marsupial ancien, descendant lui-même, au travers d’une longue ligne de formes diverses, de quelque être pareil à un reptile ou un amphibie, qui descendait à son tour d’un animal semblable à un poisson. Dans l’obscurité du passé, nous entrevoyons que l’ancêtre de tous les vertébrés a dû être un animal aquatique, pourvu de branchies, ayant les deux sexes réunis sur le même individu, et les organes les plus essentiels du corps (tels que le cerveau et le coeur) imparfaitement ou même non développés. Cet animal paraît avoir ressemblé, plus qu’à toute autre forme connue, aux larves de nos Ascidies marines actuelles. » La descendance de l'homme p : 666-667 ( infos).
Dans ce livre, il ajoutera la sélection sexuelle (
infos) à la sélection naturelle. Il sera, malgré
lui, le précurseur de l'eugénisme (
infos).
« Mon premier enfant [ William ] est né le 27 Décembre 1839, et j'ai commencé tout de suite à prendre des notes sur les premières apparitions des diverses expressions qu'il a montré et, je fus convaincu, même dans cette période précoce, que les plus complexes et les plus fines nuances des expressions, doivent toutes avoir une origine naturelle et progressive. » Autobiographie
Darwin a été distingué maintes fois pour ses publications.
Darwin mourut le 19 mars 1882, suite vraisemblablement à des troubles cardiaques qui duraient depuis un mois, à quatre heures de l'après-midi après avoir dit : « Je n'ai pas du tout peur ! » Il gît à Westminster près de nombreux scientifiques, non loin d'Isaac Newton, et non pas dans la tombe de Charles Lyell comme Emma l'avait voulu ( infos).
« Je n’ai pas une grande rapidité
de conception ou d’esprit, qualité si remarquable chez quelques
hommes intelligens, par exemple chez Huxley. Je suis donc plutôt un
critique médiocre. Dès que j’ai lu un journal ou un
livre, l’écrit excite mon admiration ; ce n’est qu’après
une réflexion prolongée que j’en aperçois les
points faibles. La faculté qui permet de suivre une longue et abstraite
suite de pensées est chez moi très limitée ; je n’aurais
jamais réussi en mathématiques ou en métaphysique.
Ma mémoire est étendue, mais brumeuse : elle suffit pour m’avertir
vaguement que j’ai lu ou observé quelque chose d’opposé
ou de favorable à la conclusion que je tire. Au bout de quelques
instans, je me rappelle où je dois chercher mes indications. Ma mémoire
laisse tellement à désirer, dans un sens, que je n’ai
jamais pu me rappeler plus de quelques jours une simple date ou une ligne
de poésie.
Plusieurs
de mes critiques ont dit en parlant de moi : « C’est un bon
observateur, mais il n’a aucune puissance de raisonnement. »
Je ne pense pas que ceci soit exact, car l’Origine des Espèces,
du commencement à la fin, est un long argument qui a réussi
à convaincre un assez grand nombre d’hommes très intelligens.
Personne n’aurait pu l’écrire sans être doué
de quelque puissance de raisonnement.
J’ai autant d’invention, de sens commun, de jugement qu’un
homme de loi ou un docteur de force moyenne, à ce que je crois, mais
pas davantage. D’un autre côté, je pense que je suis
supérieur au commun des hommes pour remarquer des choses qui échappent
aisément à l’attention et les observer avec soin. Mon
ingéniosité a été aussi considérable
que possible dans l’observation et l’accumulation des faits.
Et, ce qui est plus important, mon amour des sciences naturelles a été
constant et ardent.
Ce pur amour a été toutefois beaucoup encouragé par
l’ambition d’être estimé par mes confrères
naturalistes. Dès ma plus tendre enfance, j’ai eu un vif désir
de comprendre et d’expliquer ce que j’avais observé,
de grouper tous les faits sous quelques lois générales.
Mes
habitudes sont méthodiques, ce qui a été nécessaire
à la direction de mon travail. Enfin, j’ai eu beaucoup de loisir,
n’ayant pas eu à gagner mon pain. Bien que la maladie ait annihilé
plusieurs années de ma vie, elle m’a préservé
des distractions et des amusemens de la société.
Mon succès comme homme de science,
à quelque degré qu’il se soit élevé, a
donc été déterminé, autant que je puis en juger,
par des qualités et conditions mentales complexes et diverses. Parmi
celles-ci, les plus importantes ont été : l’amour de
la science, une patience sans limites pour réfléchir sur un
sujet quelconque, l’ingéniosité à réunir
les faits et à les observer, une moyenne d’invention aussi
bien que de sens commun. Avec les capacités modérées
que je possède, il est vraiment surprenant que j’aie pu influencer
à un degré considérable l’opinion des savans
sur quelques points importans. »
« Les oeuvres de Darwin ont suscité des orages formidables, et l’apaisement est encore loin de régner dans le monde des naturalistes et des philosophes. Quelle que puisse être la portée de ces oeuvres, quelle qu’en doive être la fortune, il est du moins un point sur lequel tous devront être d’accord, surtout quand ils auront lu cette correspondance, c’est la bonne foi, la sincérité profonde de Darwin. Elle éclate à chaque phrase avec une candeur inaltérable. Si l’on joint à cela le charme, la cordialité, qui sont si profondément empreints dans le caractère de Darwin, l’on comprendra qu’il soit peu de lectures aussi attachantes, et que véritablement, comme nous le disions, l’affection et la sympathie le disputent à l’admiration. C’est un éloge rare, que peu parmi les grands ont su mériter. » Henri de Varigny ( infos)
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