Citation
« On comprend facilement qu'un naturaliste qui aborde
l'étude de l'origine des espèces et qui observe les affinités
mutuelles des êtres organisés, leurs rapports embryologiques,
leur distribution géographique, leur succession géologique
et d'autres faits analogues, en arrive à la conclusion que les espèces
n'ont pas été créées indépendamment les
unes des autres, mais que, comme les variétés, elles descendent
d'autres espèces. »
Charles Darwin
Documentation web
Charles Darwin (1809-1882) est de retour en Angleterre le 2 octobre 1836. Le voyage sur le Beagle ( infos) aura duré près de cinq ans.
Charles Darwin, de retour à Cambridge, met en ordre tout ce qu'il a récolté pendant le voyage du Beagle. Henslow avait déjà transmis de multiples informations géologiques et zoologiques à de nombreux scientifiques qui avaient reconnu la valeur des découvertes.
Il rédige son journal, bien commencé pendant le voyage ( infos), qui paraîtra en 1839 sous le nom de " Journal des recherches " ou " Le Voyage du Beagle ". Il écrit par la suite " Journal d'un naturaliste autour du monde " en 1845 où il raconte ses aventures ( infos).
En 1837, il s'installe à Londres où il termine son journal et fait plusieurs conférences sur la géologie et sur la zoologie du voyage du Beagle.
Comme Darwin l'écrit dans son autobiographie : «
En Juillet, j'ai rédigé les premières notes sur les
faits concernant l'origine des espèces sur laquelle j'ai longtemps
médité, et jamais cesser de travailler dans les vingt années
qui suivirent. »
La même année où sort " Le Voyage du Beagle " en 1839, il se marie avec sa cousine, Emma Wedgwood (1808-1896). En 1841, il devient secrétaire de la société géologique.
A partir de 1839, Darwin connaîtra des problèmes de santé d'origine inconnue. Son fils confesse : « Pendant quarante ans, il n'eut jamais un jour de bonne santé comme les autres hommes : sa vie fut un long combat contre la fatigue et la maladie. »
En 1842, il publie ses études sur " Les récifs coralliens, leur structure et leur distribution " ( infos) qui constitue la première partie de la géologie du Beagle.
En septembre 1842, il déménage à Down ( infos), dans le Kent où il finira sa vie en ermite à cause de sa maladie : « Peu de gens ont vécu une vie plus retirée que la nôtre. A part de courtes visites chez nos parents, et parfois au bord de la mer ou ailleurs, nous sommes allés nulle part. »
En 1844 et 1846, il publie ses études sur :
Puis, il travaille huit ans sur les Cirripèdes, ce qui déboucha sur deux « épais volumes » en 1851 et en 1854 ( infos) & ( infos). C'est, entre autres, cette analyse systématique et ses dissections qui vont l'aider dans l'élaboration de " l'Origine des Espèces ".
« Les Cirripèdes forment un groupe d'espèces très diversifiées et difficiles à classer, et mon travail a été d'une immense utilité lorsque j'ai eu à traiter des principes d'une classification naturelle dans " l'origine des espèces ". »
Pourtant, Darwin était très malade et écrit dans autobiographie : « Bien que je m'employais pendant huit ans sur ce travail, je n'ai pu écrire que deux ans dans mon journal, le reste du temps a été perdu par la maladie. »
C'est à partir de ce moment là (septembre 1854) que Darwin
écrit : je « consacre tout mon temps à
l'organisation de mon énorme pile de notes, à l'observation,
et à l'expérimentation en ce qui concerne la transmutation
des espèces. »
Dans son autobiographie, Darwin écrit qu'il a été frappé par trois faits principaux que nous avons déjà analysés :
1. les animaux fossiles de la Pampa ressemblant fortement
par leurs carapaces aux tatous actuels (
infos) ;
2. la suite chronologique d'espèces proches les unes des autres au
cours des temps géologiques en Amérique du Sud (
infos) ;
3. les différentes espèces des îles Galapagos (
infos).
« Il est évident que des faits comme ceux-ci, ainsi que beaucoup d'autres, ne peuvent être expliqués que par l'hypothèse que les espèces se modifient progressivement ; et le sujet me hante. »
Dès son retour du Beagle, il pensa que les principes de Charles Lyell (1797-1875) en géologie pouvaient s'appliquer aux espèces vivantes. Pour cela, il lut de nombreux ouvrages sur la domestication et la variabilité des espèces aussi bien animales que végétales.
« Mon premier livre de notes fut commencé en juillet t837. Je m'inspirai pour ce travail des principes de Bacon ; sans théorie préconçue, je collectionnai les faits en grand et plus spécialement ceux qui se rapportent aux espèces domestiques, je fis circuler des questionnaires imprimés, je causai avec d'habiles éleveurs et jardiniers, et je lus énormément. Quand je vois la liste de livres de toute sorte que j'ai lus et résumés par écrit, y compris des séries complètes de journaux et de comptes rendus de sociétés savantes, je suis étonné de mon travail. Je m'aperçus vite que la sélection représente la clef du succès qu'a rencontré l'homme pour créer des races utiles d'animaux et de plantes. » Autobiographie
Nous pouvons avoir des doutes sur son « sans théorie préconçue » ( infos).
En ce qui concerne « la question de l'immuabilité des espèces, les faits peuvent être consultés et regroupés sous la notion d'espèces connexes ayant descendu de stocks communs… » Les « vues erronées proviennent de ce que le sujet n'a encore été suffisamment étudié par personne, principalement du point de vue de la variation sous l'influence de la domestication : tout ce qui a été recueilli au sujet de la domestication n'est pas encore assez étudié. » Lettre à Joseph Dalton Hooker ( infos).
Si la sélection par l'homme de certains animaux a pu créer des races nouvelles, le phénomène pourrait être transposée aux espèces. Mais alors, Darwin écrit : « Mais la manière dont la sélection pouvait être appliquée à des organismes vivant à l'état de nature fut pendant un certain temps un mystère pour moi. »
En octobre 1938, Darwin lut, «
pour se distraire » comme il le dit, le livre paru en 1798,
" Essai sur le principe de la population " (
infos) de Thomas
Robert Malthus (1766-1834).
Malthus explique que la population augmente d'une manière géométrique et les ressources de façon arithmétique. Il y a forcément un moment où la diminution des ressources aura un impact sur la démographie.
« Le Dr Franklin a déjà
fait observer qu'il n'y a aucune limite à la faculté de reproduction
des plantes et des animaux, si ce n'est qu'en augmentant leur nombre, ils
se volent mutuellement leur subsistance… Voilà une affirmation
incontestable ! La nature a répandu d'une main libérale les
germes de vie dans les deux règnes : mais elle a été
avare de place et d'aliments, S'ils pouvaient se développer librement,
les embryons d'existences contenus dans le sol pourraient couvrir des millions
de Terres dans l'espace de quelques millions d'années. Mais une nécessité
impérieuse réprime cette population luxuriante : et l'homme
est soumis à sa loi, comme tous les autres êtres vivants.
Les plantes et les animaux suivent leur instinct sans s'occuper de prévoir
les besoins futurs de leur progéniture. Le manque de place et de
nourriture détruit, dans les cieux règnes, ce qui naît
au-delà (les limites assignées à chaque espèce
: en outre, les animaux se mangent les uns les autres. »
Exposition du sujet dans " Essai sur le principe de la population "
Puis, Malthus va plus loin : « Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, si sa famille ne peut plus le nourrir, ou si la société ne peut utiliser son travail, n'a pas le moindre droit à réclamer une portion quelconque de nourriture, et il est réellement de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n'y a point de couvert mis pour lui. La nature lui commande de s'en aller, et elle ne tarde pas à mettre elle-même cet ordre à exécution. » On retrouvera ces idées eugénistes dans la " Descendance de l'Homme " ( infos).
Darwin adhère à cette théorie, mais il pense que :
Darwin écrit alors : « J'étais bien préparé à apprécier la lutte pour l'existence, qui se rencontre partout, par une observation prolongée et continue des habitudes des animaux et des plantes et l'idée me frappa que, dans ces circonstances, des variations favorables tendraient à être préservées et que d'autres, moins privilégiées, seraient détruites. Le résultat serait la formation de nouvelles espèces. » Autobiographie
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Voyage du BeagleGéologie à bord du BeagleZoologie à bord du Beagle
Darwin
avant l'Origine des EspècesL'Origine
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Darwin
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de l'évolutionDarwin
et la question raciale
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génétiqueFixismeFixisme
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et AgassizDarwin
et les Chrétiens