Citation
« A la montée du lait commence l'amour maternel.
»
André Gide
Documentation web
« Qu’il s’agisse d’un contrôle essentiellement sensoriel ou physiologique, la parturition représente toujours une période privilégiée pour l’expression du comportement maternel et la mise en place de la relation avec le jeune. » Rosenblatt et Siegel 1981, cité par Poindron
Les phénomènes physiologiques de la parturition, mais aussi, les contacts entre la mère et les petits (léchage) ou lors de l'allaitement, mais également des informations olfactives, visuelles ou auditives (activation par les petits) facilitent cet attachement maternel chez toutes les espèces.
Les substances chimiques présentes lors de l'accouchement favorisent l'attachement de la mère à ses nouveaux-nés.
Le phénomène a été particulièrement étudié chez la brebis (rôle de l'odorat dans les relations interindividuelles des animaux d'élevage).
La dilatation de l'utérus et du col utérin lors de la mise bas ou parturition stimule l'hypothalamus - noyau paraventriculaire et noyau suparoptique - qui synthétisent l'ocytocine et provoquent sa libération par la neurohypophyse.
L'action de l'ocytocine est aussi bien périphérique (OT sanguine) que centrale : il en découle une cascade de réactions qui, à leur
tour, déclenchent le comportement maternel et la reconnaissance du
petit (cf. figure ci-contre).
C'est la diminution du rapport progestérone/oestrogènes, élevé pendant la gestation, qui conditionne la sécrétion d'ocytocine et la multiplication de ses récepteurs cérébraux chez cette espèce.
Les rattes sont repoussées par l'odeur des nouveau-nés qu'elles peuvent même attaquer, sauf lors la parturition où le comportement maternel se met en place.
Chez la ratte, les récepteurs à l'ocytocine serait impliqués dans l’aire tegmentale ventrale, qui contient des neurones dopaminergiques qui font partie du système de récompense (voie mésocorticale et voie mésolimbique), l’aire pré-optique médiane et le bulbe olfactif.
La préparation à la parturition, qui conditionne la sécrétion d'ocytocine, dépend d'hormones qui varient selon les espèces.
Bien d'autres facteurs entrent en compte comme les opiacés, la CRH, la corticostérone qui induit le léchage des jeunes, la cholécystokinine qui augmente la sécrétion d'OT, les prostaglandines présentes lors de la parturition, et bien d'autres encore : tout n'est pas aussi simple comme le montre le tableau tiré de Poindron (les cases non remplies montrent que les études non pas été effectuées dans ces espèces).
Rate | Souris | Lapine | Campagnol | Brebis | Chèvre | Truie | Primates | ||
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non-hum | humains | ||||||||
Oestradiol |
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
||||
Progestérone |
-
|
+
|
0
|
||||||
Stimulation cervico-vaginale |
+
|
+
|
+
|
+ ?
|
|||||
Ocytocine intracérébrale |
+
|
+
|
+
|
||||||
Opiacés |
- ?
|
+
|
|||||||
Prolactine |
+
|
+
|
+
|
0
|
+
|
||||
CRH |
+ ?
|
||||||||
Cholécystokinine |
+
|
||||||||
Prostaglandines |
+
|
+
|
|||||||
Corticostéroïdes |
+
|
+
|
Chez l'homme, les régions cérébrales impliquées dans le caregiving sont identiques aux autres animaux, c'est-à -dire les régions basales du cerveau antérieur (responsables de l'empathie, la régulation émotionnelle et l'attention).
« L'attachement humain utilise un système tiré/poussé (push/pull) qui inactive les réseaux liés aux émotions négatives et à l'évaluation sociale critique, tout en liant les individus grâce au système de récompense (approche/évitement). » Bases biologiques et évolution du caregiving normatif " Guedeney et coll (in l'attachement d'après Bartels et Zeki - 2004 -)
Bartels et Zeki ont mesuré l’activité cérébrale de 20 mères face à des photos de leur enfant ou d’un enfant du même âge de leur connaissance (The neural correlates of maternal and romantic love).
Chez l'homme, l'amour maternel ou au compagnon, outre des régions spécifiques,
« Le bonding correspond aux émotions chaleureuses vécues par la mère juste après la naissance, et au sentiment qu'elle éprouve d'avoir un lien très spécial avec le nouveau-né.
Il est caractérisé par un répertoire unique mental et comportemental dont l'objectif est de motiver la mère à maintenir la proximité psychologique et physique avec son petit qui vient de naître, en créant un sentiment urgent d'engagement et de responsabilité unique et exclusive avec ce bébé-là . En déclenchant la formation du lien mère-bébé, le bonding amène la mère à protéger son enfant. » Bases biologiques et évolution du caregiving normatif " Guedeney et coll (in l'attachement d'après Feldmann et all - 1999 -)
L'ocytocine intracérébrale est sécrétée par de nombreux facteurs sociaux en fonction des stimuli en relation avec la présence du bébé qu'ils soient tactiles (autre que le réflexe d'éjection de lait), olfactifs ou visuels.
La régulation de la sécrétion d'ocytocine, comme celui du réflexe d'éjection de lait, n'est pas si évidente car l'ocytocine n'est libérée qu'après plusieurs minutes alors qu'un réflexe sensoriel est beaucoup plus rapide : une intégration complexe de diverses données est effectuée au niveau cérébral.
Développement
comportementalPériodes
de développement comportemental du chien et du chat
Période prénatalePériode néonatalePériode de transition
Période de socialisationPériode juvénileProcessus particuliers
Période sensibleComportement maternelEmpreinte ou imprégnationAttachement
Autonomie des jeunesSocialisationSocial. intraspécifiqueSocial. interspécifique
Homéostasie sensorielleAcquisition des autocontrôlesDétachement