Développement comportemental du chat
Période néonatale : tétée du chaton nouveau-né

Chez le chat, la période néonatale commence à la naissance et s'achève à 10 jours, période approximative de l'ouverture des yeux.

Peu d'études ont été effectuées sur le développement neurologique et comportemental du chat pendant la période néonatale. Nous nous reporterons donc systématiquement à la période néonatale du chiot, en insistant sur les différences de développement.

Les comportements des chatons, très peu actifs dans cette période, sont uniquement réflexes (réflexes primaires ou archaïques) et orientés pour trouver :

• une source de nourriture (tétée),
• une source de chaleur (l'homéothermie n'est pas encore fonctionnelle).

Les chatons ont donc deux préoccupations essentielles, le temps que certains organes des sens et les système nerveux et périphérique fonctionnent correctement :

• manger,
• dormir.

La période d'allaitement peut se différencier en trois phases :

• la première phase dure environ 3 semaines : la chatte initie la tétée, souvent en réveillant les petits.
• la deuxième phase de la 3^ème à la 5^ème semaine,
• la troisième phase à la toute fin du premier mois et se termine par le sevrage.

Comportement de tétée

À la naissance, le chaton, aveugle et sourd, possède déjà un odorat développé (olfaction du chaton).

Toutefois, il semblerait que son odorat soit bien plus développé que celui du chiot.

Lors de la tétée, l'ocytocine contracte les cellules myoépithéliales entourant les glandes mammaires pour faire sourdre le lait (éjection du lait).

La stimulation du mamelon active des récepteurs sensoriels de la papille mammaire qui stimulent à leur tour les noyaux para-ventriculaires et supra-optiques de l’hypothalamus qui sécrètent l'ocytocine dans le sang au niveau de la neurohypophyse.

Lorsqu'un jeune enfant commence à téter, 30 à 60 secondes se passent avant que le lait n'arrive à la tétine.

L'ocytocine contracte également, d'autres cellules myoépithéliales entourant les glandes apocrines de Montgomery, localisées sur le pourtour de la tétine.

Ces glandes ne sécrètent pas de lait et sont cytologiquement différentes des cellules galactophores. Elles sécrètent un signal chimique (phéromone) qui permet au nouveau-né de s'orienter vers la mamelle.

Le liquide amniotique pourrait également jouer un rôle. Lorsqu'on badigeonne des mamelons, préalablement lavés et qui n'attirent pas les ratons, par du liquide amniotique, le comportement de tétée réapparaît.

La tétée est un des premiers patrons-moteurs qu'on peut observer chez le chaton : il est inné et orienté vers les tétines de sa mère ou d'autres objets de l'environnement.

Le lait maternel est riche (9,5 % de protéines contre 3,5 % chez la vache) : le chaton doit grossir de 10 grammes par jour (poids à la naissance entre 90 et 120 grammes.

Le veau a besoin de 47 jours pour doubler de poids et le bébé humain de 180 jours.

La tétée occupe toutes les périodes vigiles des chatons (5% du temps total).

Ils tètent toutes les 3-4 heures au cours du nycthémère, c'est-à-dire 7-8 fois par jour.

Les chatons tètent tous en même temps. Ils s'agitent en rampant dans tous les sens et en vocalisant. Ils s'endorment après, béatement, contre cette mamelle, qui leur ont apporté nourriture et chaleur (contact).

Les chatons repose le cou sur la mamelle, le nez en l'air. Caresser le menton est un comportement calmant pendant cette période et peut-être par la suite, ce qui expliquerait cet zone de caresse appréciée chez les chats adultes.

Les chatons tètent toujours à la même mamelle, contrairement aux chiots.

• Cette mamelle est choisie suivant l'odeur et la chaleur durant, semble-t-il, les trois premiers jours pendant lesquels elle peut déclencher des bagarres, surtout pour les mamelles postérieures.
• Sur une autre femelle que la mère, il n'y aurait pas de mamelle spécifique.
  

Cette préférence à une tétine apparaît chez d'autres espèces, comme chez le porc. Dans cette espèce, d'après Poindron, mais peut-être aussi chez le chaton la discrimination de cette tétine est corrélé aux propres phéromones salivaires du porcelet.

Réflexes primaires ou archaïques liés à la tétée

Des réflexes primaires ou archaïques sont impliqués dans la tétée.

1. Le réflexe de fouissement ou rooting reflex permet au chaton de trouver la mamelle.

Lorsque l'extrémité du museau est stimulée tactilement, la reptation désordonnée et aléatoire du chaton s'oriente vers l'objet rencontré, normalement la mère ou un autre chaton. Le chaton s'oriente également selon un gradient de température.

Une fois la mamelle atteinte, le chaton la pétrit à l'aide de ses deux antérieurs selon un mouvement alternatif qui a pour conséquence de déclencher l'émission du lait.

2. Le réflexe labial est provoqué par le contact du trayon sur les lèvres qui provoque un mouvement de la lèvre et de la langue vers la zone stimulée.

3. Le réflexe de succion est déclenché lorsque la mamelle (ou le doigt ou la tétine) rentre en contact avec la langue et le palais.

Les trois réflexes (de fouissement, labial et de succion) diminuent d'intensité lorsque le chaton a fini de téter. Ils disparaîtront lors de la période de transition.

4. Le réflexe de déglutition est déclenché par la présence d'aliments ou de liquide à proximité du voile du palais.

Ce dernier réflexe ne disparaît jamais, mais passe petit à petit sous contrôle volontaire.

La réplétion de l'estomac inhibe la tétée.

Parfois, elle se poursuit durant 15 à 20 minutes après que l'estomac a été rempli (contact apaisant pour le chaton ?). Elle peut aussi recommencer si un chaton rassasié et endormi est réveillé brusquement.

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