Citation
« Si les caractères de l'individu sont déterminés par les gènes, pourquoi toutes les cellules d'un organisme ne sont-elles pas identiques ? »
Thomas Morgan (prix Nobel de physiologie ou médecine en 1933 pour ses découvertes sur le rôle joué par le chromosome dans l'hérédité)
Documentation web
Le concept d'épigénèse ou épigénétique a varié suivant les époques.
À l'heure actuelle, le terme épigénétique définit les modifications héritables (pendant la mitose ou la méiose) de l'expression des gènes ne s'accompagnant pas de changements des séquences nucléotidiques.
Comme on a défini le génome, on parle à l'heure actuelle d'épigénome.
Les modifications épigénétiques sont héritables, mais réversibles contrairement aux modifications génétiques qui sont héritables, mais irréversibles.
Ces changements peuvent se produire spontanément, mais le plus souvent en réponse à l'environnement qui va modifier l'expression du patrimoine génétique de l'individu.
« Alors que la génétique correspond à l’étude des gènes, l’épigénétique s’intéresse à une « couche » d’informations complémentaires qui définit comment ces gènes vont être utilisés par une cellule ou… ne pas l’être. » Alan Vonlanthen 2010.
Prenons plusieurs exemples basiques.
« On peut sans doute comparer la distinction entre la génétique et l'épigénétique à la différence entre l'écriture d'un livre et sa lecture. Une fois que le livre est écrit, le texte (les gènes ou l'information stockée sous forme d'ADN) sera le même dans tous les exemplaires distribués au public. Cependant, chaque lecteur d'un livre donné aura une interprétation légèrement différente de l'histoire, qui suscitera en lui des émotions et des projections personnelles au fil des chapitres. D'une manière très comparable, l'épigénétique permettrait plusieurs lectures d'une matrice fixe (le livre ou le code génétique), donnant lieu à diverses interprétations, selon les conditions dans lesquelles on interroge cette matrice. » Thomas Jenuwein (source Wikipedia)
Le code génétique est identique, mais son expression change en fonction de données environnementales.
Ce concept est particulièrement frappant dans l'embryologie où une cellule unique peut se différencier en une multitude de cellules suivant sa position embryonnaire.
De la définition de l'épigénétique, on définit trois catégories de signaux qui aboutissent à la création d'un état épigénétique stable héritable (An operational definition of epigenetics 2009).
1. L'épigéniteur (Epigenitor) est le signal qui provient de l'environnement et qui déclenche une cascade de réactions intracellulaires.
2. L'initiateur épigénétique (Epigenetic Initiator) répond à l'épigéniteur.
Cet initiateur est placé dans l'environnement de la chromatine, à un endroit précis. Ce peut être :
Cet initiateur est suffisant pour initier un phénotype épigénétique lorsqu'il est introduit dans une cellule. En outre, contrairement à l'épigéniteur, l'action de l'initiateur est constante, et peut persister avec le stabilisateur épigénétique.
3. Le stabilisateur épigénétique (Epigenetic Maintainer) garde cet environnement chrromatinien dans les générations suivantes : il soutient l'initiateur, mais ne peut l'activer.
Toutefois, rappelons que cette modification épigénétique peut être réversible contrairement à la modification génétique.
Ce signal emprunte différentes voies :
Par exemple la méthylation de H3K4 par le complexe Trithorax (Trithorax group) et H3K27 par le complexe Polycomb dans l'expression des gènes homéotiques (The polycomb bodies)… Par contre, toutes les modifications post-traductionnelles des histones (induction de la transcription ou réparation de l'ADN) ne sont pas épigénétiques.
EmbryologieEmbryogenèseZygote (oeuf fécondé)Segmentation
GastrulationOrganogenèseDifférenciation cellulaire