La parturition ou mise bas est l'action ou le fait d'accoucher, de mettre
bas : c'est ensemble des phénomènes mécaniques et physiologiques
qui entraînent l'expulsion d'un ou plusieurs foetus et de leurs annexes, hors des voies génitales femelles au terme de la gestation.
1. Le rapport progestérone/oestrogènes
plasmatique possède un rôle majeur dans la gestation et la parturition et régule l'action des molécules stimulant ou inhibant les contractions du myomètre.
Taux d'oestrogènes et de progestérone
lors de gestation chez la chatte
(Figure : vetopsy.fr d'après Verhage)
2. Au début de la gestation, les oestrogènes stimulent la taille des fibres musculaires du myomètre (en les multipliant par près de 10) et augmente leur concentration en glycogène.
une action hypocontracturante sur le myomètre en empêchant la pénétration des ions Ca++ dans le cytosol à partir du réticulum endoplasmique ;
une action immunosupressive (pour empêcher que les
foetus soient considérés comme des corps étrangers,
vu qu'ils n'ont pas le même code génétique que
l'organisme maternel),
une action antinflammatoire.
Taux d'oestrogènes et de progestérone
lors de gestation chez la femme
(Figure : vetopsy.fr d'après Maltier)
Les foetus peuvent alors se développer dans un milieu favorable.
3. À l'approche de la parturition, c'est la diminution du rapport progestérone/oestrogènes, élevé dans la gestation, qui conditionne les contractions utérines.
4. Toutefois, ce rapport progestérone/oestrogènes dépend des espèces.
Chez de nombreuses espèces (chatte, ratte, brebis, chèvre…), le taux d'oestrogène plasmatique augmente massivement en fin de gestation pour provoquer la parturition.
Chez la chienne, l'oestradiolémie n'augmente pas de manière
massive : c'est le cortisol plasmatique foetal qui jouerait le plus grand
rôle.
Chez
la femme, le rapport progestérone/oestrogènes
n'est pas modifié et les
oestrogènes ne
provoquent pas la parturition. Toutefois, ce rapport diminue de 40% dans le myomètre.
Molécules stimulant les contractions du myomètre
Deux hormones principales interviennent dans la contraction du myomètre :
les prostaglandines,
l'ocytocine.
Les molécules stimulant les contractions du myomètre qui
interviennent lors de la parturition sont sous contrôle
des oestrogènes.
Ce sont des médiateurs cellulaires produits par un grand nombre de cellules et qui agissent localement dans l'inflammation par exemple. D'autres médiateurs comme l'endothéline-1, synthétisée
par les cellules amniotiques à terme,
joueraient également un rôle dans la parturition.
Taux d'oestrogènes, de progestérone et de
prostaglandines lors de la parturition chez la brebis
(Figure : vetopsy.fr d'après Maltier)
1. Leurs concentrations plasmatiques et amniotiques augmentent à l'approche de la parturition et provoquent :
la maturation cervicale, en diminuant la concentration en collagène du col et en augmentant la synthèse d'acide hyaluronique (hydratation du col) ;
La relaxine, produite par l'ovaire et l'endomètre, a une action sur la maturation du col en synergie avec les prostaglandines. Son action est mal connue.
les contactions utérines, en stimulant la libération d'ions Ca++ dans le cytoplasme de la cellule musculaire.
Les deux actions sont indépendantes.
Ce sont surtout les prostaglandines E2 (PGE2), d'origine semble-t-il purement amniotiques, qui sont mises en jeu.
Chez les autres mammifères, c'est le rôle des prostaglandines F2 (PGF2)
Remarque : L'injection d'analogues des prostaglandines provoquent l'avortement
quelle que soit la durée de la gestation alors que les anti-inflammatoires
non stéroïdiens retardent la parturition en inhibant la synthèse
des prostaglandines (effet tocolytique : drogue qui provoque une relaxation
du corps de l'utérus et la tonification du col pour interrompre le
déclenchement du travail).
2. Ces prostaglandines sont essentielles à la parturition
et sont synthétisées par le chorion et les annexes placentaires,
mais aussi par le myomètre lui-même à la fin de la gestation
sous le contrôle oestrogénique.
En conclusion, la production de prostaglandines à l'approche de la parturition grâce à la décroissance du rapport progestérone/oestrogènes provoque en retour une baisse de la progestérone qui… et une augmentation de la sensibilité du myomètre à l'ocytocine.
Ocytocine
1. L'ocytocine augmente la fréquence, la durée et l'amplitude des potentiels
d'actions, ce qui provoque une augmentation de la force et de la fréquence des contractions utérines.
Son action passe par la diminution du seuil d'excitation des fibres musculaires du myomètre par l'élévation de la concentration des ions Ca++ en favorisant leur entrée dans le cytosol par les canaux calciques, leur libération du réticulum endoplasmique, et en inhibant l'activité ATPase Ca++ et ATPase Mg++ dépendante qui rejette le calcium en dehors de la cellule.
2. En outre, le nombre des récepteurs à l'ocytocine (OT-R) utérins augmente
fortement à la fin de la grossesse (environ 200 fois plus), juste avant ou même pendant
le travail, sous l'influence des oestrogènes.
3. La libération d'ocytocine varie selon l'espèce
: elle est déclenchée par le réflexe de Ferguson.
Ce
réflexe neuroendocrinien dont l'origine est la dilatation du
col et la descente du foetus, suivant les mêmes voies que le réflexe d'éjection du lait sous contrôle de la prolactine.
La pression exercée par les foetus
stimule les récepteurs sensoriels du col utérin. L'information sensitive, qui suit les afférences sensitives des nerfs pelviens innervant le col et le vagin, est relayée dans la moelle épinière (abolie par l'anesthésie péridurale), pour être intégrée dans les centres nerveux supérieurs par des interneurones qui à
leur tour, stimulent les noyaux para-ventriculaires et supra-optiques de l'hypothalamus qui sécrètent l'ocytocine.
Rôles de la CRH dans la parturition (côté maternel)
(Figure : vetopsy.fr d'après Debiève)
indirectement par la stimulation de production d’ACTH par l'hypophyse foetale.
Noradrénaline
La noradrénaline est le neurotransmetteur
sympathique des fibres musculaires du myomètre.
C'est pourquoi on utilise des β mimétiques pour éviter un accouchement prématuré chez la femme.
Remarque : on trouve également d'autres neurotransmetteurs
comme le VIP (vasoactive intestinal peptide), le CGRP (calcitonin gene-related
peptide), le NPY (neuropeptide Y)…